Cher journal, nous sommes déjà en février, comme le temps passe vite quand on s’amuse ! Drôle de rêve cette nuit, je me suis réveillée en riant, ça m’a fait pleurer. Je naviguais sur une embarcation de fortune, vent dans le dos, quand un mur invisible m’empêcha d’aller plus loin. Le vent soufflant toujours, de plus en plus fort, je me sentais comprimée, j’étouffais mais je n’avais pas peur, consciente de mon statut de rêveuse. Sous pression, mon radeau se brise soudainement, et je chute dans un ciel nocturne, clair et dégagé. La Terre se met à tourner autour de moi, valsant avec les étoiles, et j’ai l’impression de tomber vers le haut. Un scintillement familier à la frontière de la voûte céleste attire mon attention, m’éblouit de chaleur et me remplit de joie. Tout en accélérant vers la lueur, je chante, à toute vitesse, exagérément vite, précipitée, enfiévrée, je ris, je suis hilare, je suis vivante.
Retrouver la fièvre…
Cette semaine, La Grande Lagune, improvisation à la manière des surréalistes, dont le titre est tiré d’un texte sublime de Greta Knutson, femme artiste invisibilisée comme tant d’autres. Essayer d’en savoir plus sur elle et sur son œuvre, voilà qui devrait vous occuper quelques soirées… Allez, comme on vous aime bien, voici en guise de mise en bouche le début de sa Lagune qu’on aime tant. On voulait vous expliquer un peu plus notre cuisine interne, comment sont préparées puis montées les improvisations, vous dire à quel point on croit en une fièvre inventive qu’il faut entretenir, pas facile tous les jours, et puis on s’est dit que non, que vous aviez déjà les oreilles pour écouter et le cœur pour battre la mesure, et que ça, c’est déjà tant…
Pour Mac, tendrement, infiniment.
La Lagune
Le pays n’avait plus de nom,
aucun voyageur ne connaissait plus son emplacement.
Le temps y dormait sous les cloches des églises effondrées.
La langue avec ses récits chantés était oubliée,
plantes et arbres des anciens étaient retournés à leur état sauvage ;
dans les bois rôdaient des taureaux et des béliers
qu’aucun chasseur n’eût osé approcher.
La grande lagune étendait ses eaux claires jusqu’à la mer,
scintillant au loin.
(…)
Greta Knutson, Lunaires
Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.


Croquis hétérogène anonyme inédit, XXIème siècle
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Ca faisait longtemps qu’j’avais pas rêvé un peu gratuitement comme ça, pas pour demain, par pour toujours, juste un peu, comme ça, en passant, l’air de rien et ça fait tout… Merci!
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Merci Florinda D, vous faire rêver nous comble de joie ! Et lire votre commentaire est un plaisir partagé…
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Moment de rêverie musicale et poétique après une promenade de bord de mer…. quoi de plus rassérénant ? Merci pour la découverte de Greta Knuston qui m’était inconnue mais dont je lirai volontiers d’autres textes….
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On aimerait tant se promener en bord de mer avec vous Cathy ! Greta était surtout peintre, je vous laisse le plaisir de découvrir ses toiles sur le web 😉
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