19 février 2021

Cher journal, je n’aime pas les vacances. Je n’aime pas l’hiver, le temps passe si lentement, et j’ai tout le temps peur d’avoir froid. Je n’aime pas les adultes, je ne veux pas devenir comme eux. Je n’aime pas les enfants, je ne peux pas rester comme eux. J’ai l’impression d’être déchirée à l’intérieur. Comme si je n’étais que l’amalgame de tissus épars qu’il faudra bien assembler un jour. Pour devenir quoi ? Pour jouer un rôle de façade dans un monde de masques ? Je ne veux pas jouer un rôle, je ne veux pas trahir l’enfant que j’étais, je veux être une adulte entière et conséquente. J’ai faim. Je crois que Boris va préparer une fondue ce soir. J’adore les vacances.

L’inédit de la semaine : The Dull Yellow Eye Of The Creature

Le calme avant la tempête ?

Aaah, il vous a plu l’ami Fabe Beaurel Bambi  ! Bah nous aussi, alors on le retrouvera bientôt, et pour longtemps. En attendant ces retrouvailles, et pour vous remettre de vos émotions, retour au trio en liberté, avec une miniature électrique et ludique : The Dull Yellow Eye Of The Creature. Toute en cicatrices – coutures apparentes, sans flagornerie ni tartufferie, la chair à vif et le cœur ouvert, voici La Chose ! Si vous arrivez à danser la-dessus, promis, on mange nos étuis…

Nota bene : Afin de profiter au mieux de la chanson du jour (!), nous vous conseillons de l’écouter avec un bon casque hifi ou à fond sur votre chaîne haute fidélité pour en goûter toutes les saveurs. Par contre nous ne fournissons pas de service médiation avec vos voisins !

Chapitre V

Une sinistre nuit de novembre, je pus enfin contempler le résultat de mes longs travaux. Avec une anxiété qui me mettait à l’agonie, je disposai à portée de ma main les instruments qui allaient me permettre de transmettre une étincelle de vie à la forme inerte qui gisait à mes pieds. Il était déjà une heure du matin. La pluie tambourinait lugubrement sur les carreaux, et la bougie achevait de se consumer. Tout à coup, à la lueur de la flamme vacillante, je vis la créature entrouvrir des yeux d’un jaune terne. Elle respira profondément, et ses membres furent agités d’un mouvement convulsif.

Mary Shelley, Frankenstein, ou le Prométhée moderne

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

It was on a dreary night of November that I beheld the accomplishment of my toils. With an anxiety that almost amounted to agony, I collected the instruments of life around me, that I might infuse a spark of being into the lifeless thing that lay at my feet. It was already one in the morning; the rain pattered dismally against the panes, and my candle was nearly burnt out, when, by the glimmer of the half-extinguished light, I saw the dull yellow eye of the creature open; it breathed hard, and a convulsive motion agitated its limbs.

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Skeleton 135
Etude anatomique anonyme inédite, XXIème siècle

2 commentaires

  1. Nadège dit :

    Les chatouilleurs de souffle…Merci

    Aimé par 1 personne

    1. docxprod dit :

      Guili-guili !!! ♡

      J’aime

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