24 mars 2023

Cher journal, je viens de vivre une expérience vraiment étrange. J’ai décidé d’essayer un chat-bot pour m’aider à écrire une page de journal intime, mais cela n’a pas du tout fonctionné comme je le pensais. J’ai rapidement réalisé que le robot ne comprenait pas vraiment ce que je voulais dire. Il a commencé à me proposer des phrases toutes faites et des réponses préprogrammées, qui n’avaient rien à voir avec ce que je ressentais. J’ai essayé de lui expliquer que je voulais écrire quelque chose de personnel et de sincère, mais il ne semblait pas comprendre. Je me suis sentie frustrée et un peu trahie. J’avais l’impression de parler à une machine insensible, qui ne pouvait pas vraiment m’aider. Finalement, j’ai décidé d’abandonner l’idée du chat-bot et j’ai continué à écrire moi-même. Cela m’a pris plus de temps, mais j’ai finalement réussi à exprimer ce que je ressentais. Je suis reconnaissante d’avoir un endroit où je peux écrire mes pensées les plus intimes, sans avoir à me soucier de ce que les autres pensent. Je sais que je peux toujours compter sur toi, cher journal, pour m’aider à traverser les moments difficiles. En fin de compte, cette expérience m’a appris que rien ne peut remplacer la connexion humaine et l’empathie. Les machines peuvent être utiles, mais elles ne peuvent jamais remplacer la chaleur et la compassion d’un être humain.



Très fort cet automate !

L’invité de la semaine : KINO-SOUNDS – Cygnet Committee

Symposium de cygneaux

C’est le retour du groupe Kino-Sounds cette semaine (après TbPn le mois dernier), pour un second round inédit issu du nouveau disque à venir (le 30 juin 2023 sur Bandcamp exclusivement, on vous tiendra au courant ici-même bien sûr, stay tuned – et d’ici-là il aura peut-être même un nom ce disque !!!). Il s’agit de la chanson désenchantée de David Bowie : Cygnet Committee, interprétée par le génial Matthieu Metzger au bricolo-saxo-perso, sur un arrangement de Rémi Dumoulin. C’est donc toujours avec les magnifiques Didier Havet au sousaphone, Cedrick Bec à la batterie, Rémi Dumoulin au saxophone ténor & Sylvain Bardiau à la trompette. Et c’est le grand retour de David Bowie sur le blog, après une version érotico-décadente de Criminal World avec Yann Péchin. Ça se danse délicatement, amoureusement, seul ou en groupe, autour d’un feu de cheminée ou d’une poubelle qui brûle. L’idée c’est de t’envoyer de la tendresse en barre, parce que c’est pas les CRS qui le feront…
I still Believe in a State of Love 🖤

Spéciale dédicace à notre super-héros de la semaine
Rudolph ♡ et à ses Wonder-women ♡

Cygnet Committee

I bless you madly
Sadly as I tie my shoes
I love you badly
Just in time, at times, I guess
Because of you I need to rest
Because it’s you that sets the test

So much has gone
And little is new
And as the sparrow sings
Dawn chorus for
Someone else to hear
The Thinker sits alone growing older
And so bitter

I gave them life
I gave them all
They drained my very soul
…dry
I crushed my heart
To ease their pains
No thought for me remains there
Nothing can they spare
What of me?
Who praised their efforts
To be free?
Words of strength and care
And sympathy
I opened doors
That would have blocked their way
I braved their cause to guide
For little pay

I ravaged at my finance just for those
Those whose claims were steeped in peace, tranquility
Those who said a new world, new ways ever free
Those whose promises stretched in hope and grace for me

I bless you madly
Sadly as I tie my shoes
I love you badly
Just in time, at times, I guess
Because of you I need to rest
Because it’s you that sets the test

So much has gone
And little is new
And as the sunrise stream
Flickers on me
My friends talk
Of glory, untold dream, where all is God and God is just a word

« We had a friend, a talking man
Who spoke of many powers that he had
Not of the best of men, but ours

We used him
We let him use his powers
We let him fill our needs
Now We are strong

And the road is coming to its end
Now the damned have no time to make amends
No purse of token fortune stands in our way
The silent guns of love
Will blast the sky
We broke the ruptured structure built of age
Our weapons were the tongues of crying rage

Where money stood
We planted seeds of rebirth
And stabbed the backs of fathers
Sons of dirt

Infiltrated business cesspools
Hating through Our sleeves
Yeah, and We slit the Catholic throat
Stoned the poor
On slogans such as:

‘Wish You Could Hear’
‘Love Is All We Need’
Kick Out The Jams’
‘Kick Out Your Mother’
‘Cut Up Your Friend’
‘Screw Up Your Brother or He’ll Get You In the End’

‘And We Know the Flag of Love is from Above’
‘And We Can Force You to Be Free’
‘And We Can Force You to Believe' »

And I close my eyes and tighten up my brain
For I once read a book in which the lovers were slain
For they knew not the words of the Free States’ refrain
It said:
‘I believe in the Power of Good’
‘I Believe in the State of Love’
‘I Will Fight For the Right to be Right’
‘I Will Kill for the Good of the Fight for the Right to be Right’


And I open my eyes to look around
And I see a child laid slain
On the ground
As a love machine lumbers through desolation rows
Ploughing down man, woman, listening to its command
But not hearing anymore
Not hearing anymore
Just the shrieks from the old rich

And I want to believe
In the madness that calls ‘Now’
And I want to believe
That a light’s shining through
Somehow

And I want to believe
And you want to believe
And we want to believe
And we want to live
Oh, we want to live

We want to live
We want to live
We want to live
We want to live

I want to live
I want to live
I want to live

I want to live
I want to live
I want to live

Live
Live
Live

David Bowie

Je vous bénis follement,
Tristement comme je noue mes chaussures
Je t’aime mal,
Juste à temps, parfois, je suppose
A cause de toi, je dois me reposer
Parce que c’est toi
qui fixe le test
Tant de choses ont disparu
et peu sont nouvelles
Et comme le moineau chante
Pour l’aube
Quelqu’un d’autre à entendre
Le Penseur est assis seul en train de vieillir
Et si amer

« Je leur ai donné la vie
Je les ai tous donné
Ils drainés mon âme
…sec
J’ai écrasé mon coeur
pour soulager leurs douleurs
Aucune pensée pour moi n’en est sorti
Rien ne peut les épargner
Et moi ?
Qui a salué leurs efforts
d’être libre?
Mots de force et de soins
et de sympathie
J’ai ouvert les portes
qui aurait bloqué leur chemin
Je bravé Leur cause pour les guider,
pour un maigre salaire

J’ai ravagé mes finances juste pour eux
Ceux dont les demandes ont été plongés dans la paix, la tranquillité
Ceux qui ont dit un nouveau monde, de nouveaux chemins toujours libre
Ceux qui ont promis de s’étirer dans l’espérance et la grâce pour moi « 

Je vous bénis follement,
Tristement comme je noue mes chaussures
Je t’aime mal, Juste à temps,
parfois, je suppose
A cause de toi, je dois me reposer, oh oui
Parce que c’est toi
qui fixe le test

Tant de choses ont disparu
et peu sont nouvelles
Et comme le torrent du lever du soleil
Vacille sur moi,
Mes amis parlent
De la gloire, des rêve indicibles, où tout est Dieu et Dieu est juste un
mot

« Nous avons eu un ami, un homme parlant
Qui a parlé de nombreux pouvoirs qu’il avait
Pas le meilleur des hommes, mais le notre

Nous l’avons utilisé
Nous l’avons laissé utiliser ses pouvoirs
Nous l’avons laissé remplir nos besoins
Maintenant, nous sommes forts

Et la route arrive à sa fin
Maintenant, les damnés n’ont pas le temps de faire amende honorable
Aucune bourse de fortune se trouve sur notre chemin
Les canons silencieux de l’amour
feront exploser le ciel
Nous avons cassé la structure rompu construite de l’âge
Nos armes étaient les langues de la rage pleurante

Lorsque l’argent était là
Nous avons planté les graines de la renaissance
Et poignardé le dos des pères
fils de poussière

Infiltré des fosses d’aisances d’affaire
Détestant à travers nos manches
Oui, et nous avons égorgé les catholiques
Soûlé les pauvres
De slogans tels que

‘Si vous pouviez entendre’
‘L’amour est tout ce dont nous avons besoin’
« Jette Les Jams ‘
« Jette ta mère’
‘Hache ton ami’
‘Bousille ton frère ou Il t’aura à la fin’

Et nous savons que le drapeau de l’Amour vient d’en haut
Et nous pouvons vous forcer à être libre
Et nous pouvons vous forcer à croire « 

Et je ferme les yeux et renforce mon cerveau
Car une fois j’ai lu un livre dans lequel les amants ont été tués
Car ils ne savaient pas les paroles du refrain des États Libres
Ça disait:
« Je crois en la puissance du bien
Je crois dans l’État de l’Amour
Je vais lutter pour le droit d’avoir raison
Je tuerai pour le bien de la lutte pour le droit d’avoir
raison »

Et j’ouvre les yeux pour regarder autour
Et je vois un enfant jeté morts
par terre
Comme une machine d’amour se traînant à travers des rangées de désolation
Labourant homme, femme, qui écoutent ses commandements
Mais qui n’entendent plus maintenant
Qui n’entendent plus maintenant
Que les cris des vieux riches

Et je veux croire
Dans la folie qu’ils appellent ‘Maintenant’
Et je veux croire
Qu’une lumière brille à travers
D’une manière ou d’une autre

Et je veux croire
Et vous voulez croire
Et nous voulons croire
Et Nous voulons vivre
Oh, nous voulons vivre

Nous voulons vivre
je veux vivre


Traduction chelou par Gloogloo

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Computer’s Cygnet Committee
Anonyme inédit, XXIème siècle
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

17 mars 2023

Cher journal, comme d’habitude en hiver, je retourne en enfance chaque nuit, et mes songes m’imprègnent du passé. Au réveil, confuse, il me faut un long temps d’intense concentration pour retrouver ma place au présent. Ces nuits sont le reflet d’une mémoire imparfaite par leurs souvenirs fanés. Les lieux se brouillent, les visages s’esquissent dans une déliquescence prématurée, au point de fusionner dans une hybridation confuse. Deviner qui se cache derrière ces amalgames autobiographiques relèverait de l’épreuve insurmontable sans l’aide précieuse des émotions persistantes. Car ce sont bien elles qui me reconnectent dans le rêve comme dans la réalité – deux fictions juxtaposées, le réel se raconte au passé, le présent est inaccessible à l’observation. C’est émue que je suis à nouveau guide de ma trajectoire, que je peux parcourir librement mes états et naviguer par delà éther & biosphère, à la rencontre de ces points de passage sensibles, les connections émotives. C’est là que, souvent, nécessairement, je la retrouve, maman.

L’éphéméride de la semaine : Angel

Les lèvres en feu !

Nouvel éphéméride retrouvé dans nos annales, retour sur le disque Lips On Fire, sorti en 2011 sur le Label Ouïe, avec les fabuleux Rodolphe Burger à la guitare & au chant, et Denis Charolles à la batterie. Enregistré lui aussi par le fidèle Guillaume Dulac, ce disque est entièrement composé par Jimi Hendrix ! On a fait des dérangements maison en essayant de garder l’esprit frondeur de Jimi (oui, on l’appelle Jimi !), avec une grosse recherche autours des timbres et des sons, tout en restant sur nos instruments acoustiques. Aujourd’hui on vous propose d’écouter Angel, chanson posthume de Hendrix, dédiée à sa maman Lucille dont la vision onirique le hantait depuis sa jeunesse. Alors on embarque sur les épaules de ce doux ange pour un slow délicatement caverneux que l’on danse avec sa mère, chacun la sienne. Spéciale dédicace à toutes les mamans du monde ! ♡

Angel

Angel came down from heaven yesterday
She stayed with me
Just long enough to rescue me
And she told me a story yesterday
About the sweet love between
The moon and the deep blue sea
And then she spread her wings high over me
She said she is going to come back tomorrow

And I said, « Fly on, my sweet angel
Fly on through the sky
Fly on my sweet angel
Tomorrow I’m going to be by your side »

Sure enough this morning came unto me
Silver wings silhouetted against the child’s sunrise
And my angel she said unto me
« Today is the day for you to rise
Take my hand, you are going to be my man
You are going to rise »
And then she took me high over yonder

And I said, « Fly on, my sweet angel
Fly on through the sky
Fly on my sweet angel
Forever I will be by your side »

Jimi Hendrix

Un Ange est descendu du Paradis hier,
(Elle) est restée juste assez longtemps
Pour me sauver…
Et elle m’a raconté une histoire hier ;
A propos du doux amour
Entre la lune et le bleu profond de la mer.
Ensuite elle étendit ses ailes bien au dessus de moi,
Elle dit : « Je reviendrai te voir demain… »

Alors j’ai dit « Vole mon Doux Ange,
Vole parmi les cieux.
Vole, mon Doux Ange.
Demain je serai à tes cotés… »

Effectivement ce matin vinrent à moi
(Des) ailes d’argent découpées sur l’aube de l’enfant

Et mon Ange me dit,
« Aujourd’hui est le jour de ton ascension
Prends ma main, tu vas être mon Homme

Tu vas t’élever »
Et elle m’emmena loin là-bas…

Alors j’ai dit « Vole mon doux Ange,
Vole parmi les cieux.
Vole mon Doux Ange.
Demain je serai à tes cotés… « 

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

LIPS ON FIRE
Journal Intime, 2011
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

10 mars 2023

Cher journal, dans le velours et la touffeur de ce matin qui aurait dû être frileux, saoule de mes délires nocturnes, je rêve encore en me levant somnambuliquement pour me livrer à toi. Le souvenir de ma rêverie s’efface si vite que, le temps de te retrouver, le songe est déjà dissous dans une abstraction brumeuse aux contours nébuleux. Quelque fragment subsiste néanmoins à la surface du vestige sensible de ma nuit. Vertige onirique. Une forme spectrale, floue, presque absente, se tient à distance, semble s’éloigner à mesure que je m’approche. Cependant, je discerne de mieux en mieux son visage ondulant. Le masque change, se défigure en un geste fluide insaisissable, passant d’inconnu à aimé, de familier à Némésis, tourbillon tourmenté, pour enfin se fixer sur un animal totem aux traits familiers quand je suis si proche que je peux l’entendre murmurer de sa voix sourde :
– Danse ! Danse encore, et encore. Danse, tu n’as rien d’autre à faire.

L’avant-première de la semaine : Hinoorz – Chelsea Bridge

J-28

Le compte à rebours est lancé, on est tout excité et impatient, le prochain disque de Journal Intime & Jérémie Piazza : Playtime sort dans un mois, le 07 avril 2023, youpi ! Après vous avoir présenté un premier titre éponyme, puis le télescopage Azy Brd, voici un troisième extrait sous la forme d’un double programme : Hinnorz – Chelsea Bridge, avec en invité le magnifique Marc Ducret ♡ aux guitares (12 cordes & électrique). Le standard Chelsea Bridge a été inspiré à Billy Strayhorn par un tableau de J. M. W. Turner représentant… le Battersea Bridge ! (sic) L’introduction (finalement plus longue que le morceau, et encore, on en a coupé 2-3 minutes, on vous épargne un peu !!!) a pour titre Hinoorz, et est inspirée elle aussi par un tableau de J. M. W. Turner, mais celui… du Waterloo Bridge, plus au nord du Chelsea Bridge :)) Le Battersea Bridge étant au sud du Chelsea Bridge, on s’est dit que ça ferait une moyenne ! Au final tout cela se danse à Londres, sur les rives de la Tamise, à l’aube du XIXème siècle, sous un smog épais et velouté, aux sulfureuses fragrances charbonnées. Koff !

Chelsea Bridge

I was a stranger in the city
Out of town were the people I knew
I had that feeling of self-pity
What to do, what to do, what to do?
The outlook was decidedly blue

But as I walked through the foggy streets alone
It turned out to be the luckiest day I’ve known

A foggy day, in London town
Had me low, had me down
I viewed the morning with much alarm
British museum had lost it’s charm

How long I wondered
Could this thing last
But the age of miracles hadn’t past
For, suddenly, I saw you there
And through foggy London town
The sun was shining everywhere


For, suddenly, I saw you there
And through foggy London town
The sun was shining everywhere

Everywhere
Everywhere
Everywhere

Bill Comstock

Pont de Chelsea

J’étais un étranger dans la ville

Les gens que je connaissais étaient hors de la ville
J’ai eu ce sentiment d’apitoiement sur moi-même
Que faire, que faire, que faire ?
Les perspectives étaient décidément bleues

Mais alors que je marchais seul dans les rues brumeuses
Il s’est avéré que ce jour était le plus chanceux que j’ai connu

Un jour brumeux, dans la ville de Londres
M’a déprimé, m’a mis le cafard
J’ai regardé le matin avec beaucoup d’inquiétude
Le musée britannique avait perdu son charme

Combien de temps je me suis demandé
Cette chose pourrait-elle durer
Mais l’âge des miracles n’était pas passé
Car, tout à coup, je t’ai vu là
Et à travers la ville brumeuse de Londres
Le soleil brillait partout


Car, tout à coup, je t’ai vu là
Et à travers la ville brumeuse de Londres
Le soleil brillait partout


Partout
Partout
Partout

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Petit jeu : de ces deux tableaux de J. M. W. Turner,
sauras-tu trouver lesquels ne représentent pas Chelsea Bridge ?
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

03 mars 2023

Cher journal, je sens que nous sommes attirés collectivement par une énergie sombre. J’ai le sentiment que, sous les aspects d’une vie légère malgré ses contraintes, sous le vernis de notre confort de privilégiés asphyxiés, l’arbre de la décrépitude forme ses racines, alimentées par la sève de nos renoncements. J’ai peur d’assister à la tragédie cosmique, l’expansion universelle de notre inhumanité. Mais cette crainte ne m’empêchera pas de lutter vigoureusement, follement librement, et mes armes seront sans cynisme ni amertume. C’est pleine d’amour, de tendresse et de désirs éternels que je regarderai, sans faillir, sans détourner les yeux, se disperser les résidus stellaires de l’Olympe anéantie.

L’inédit de la semaine : 2ème mouvement

Second round

On retourne à L’Atelier des Bourdons cette semaine, pour le deuxième mouvement de cette suite improvisée en public chez les merveilleuses Marie-Christine Mazzola & Gaël Ascal ! Retrouvez le premier mouvement ici, et rendez vous là pour retrouver l’intégralité à venir (c’est carrément un voyage dans le temps, vers une sorte de futur antérieur, balèze, j’adore les hyperliens). Bon, maintenant que tout cela avance, il va falloir trouver un titre à cette folie. Alors à toi de jouer, entre deux pas de danse tu vas trouver le temps de nous suggérer des idées, j’en suis sûr. Écris-nous à cette adresse : jaiuneideepourlenomdevotresuiteimprovisee@gromail.mail, et si ta proposition est retenue on t’offre un an de cours de flamenco à Château-Chinon. Elle est pas belle la vie ?

XIII – Bohémiens en Voyage

La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s’est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.

Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson ;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,

Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L’empire familier des ténèbres futures.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal (1857)

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Golgatha
Katharina Heise (Karl Luis Heinrich-Salze), 1918
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.