31 mars 2023

Cher journal, je t’écris les yeux fermés devant la source tarie. Je pourrais cesser de t’écrire sur-le-champ, arrêter d’écrire, mais je sens que c’est crucial pour moi de m’accrocher. C’est une impitoyable douce lutte pour apprivoiser et solidifier les idées qui affluent voilées de silence. C’est une offrande que je me livre, qui m’affranchit des contraintes du réel, pour mieux l’investir. T’écrire c’est disparaitre sous le vernis intangible de la réalité, se glisser dans les émotions pour y trouver passions et imperfections, observer mes fêlures dans un miroir performant, c’est entrer dans une transe libérée de la domination des toutes-puissantes lois de l’espace-temps. C’est retrouver l’état du songe dans un moment conscient. C’est se mettre en rêve comme on se mettrait en grève. C’est ça, je suis en Rève…

L’inédit de la semaine : 3ème mouvement

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Joie, L’Atelier des Bourdons est de retour ! Aujourd’hui : troisième mouvement de notre suite improvisée en public chez les toujours merveilleuses Marie-Christine Mazzola & Gaël Ascal ! Retrouvez le premier mouvement ici, le deuxième mouvement, et l’intégrale à venir ici-là. Le mois dernier on vous a proposé de nous aider à trouver un titre. Bon… D’abord merci pour vos messages, j’ai envie de dire que c’est l’intention qui compte, que le principal c’est de participer, que nul n’est tenu d’ignorer la loi, que c’est en forgeant qu’on devient fatigué bien avant 60 ans, que vous êtes très sympathiques avec vos farfelueries, et qu’on vous aime. Après, faut quand même vous citer, pour que celleux qui n’ont pas encore participé (il en reste, oui, des timides sûrement) prennent la mesure de ce qui nous attend tous :
« Flexueuses variations »
« De l’entéléchie vers l’epectase »
« Rayonnée d’âmes »
On a même eu « Etc… » dans les propositions ! Et encore, là on vous livre le haut du panier. Bref, on passe l’éponge, Bob, et on t’accorde un délai supplémentaire pour nous envoyer tes plus beaux titres à cette adresse : promisjevaisessayerdefairemieux@gromail.mail. C’est simple : tu écoutes, tu danses, tu nous écris, et si tu gagnes on t’offre 8 trimestres pour tes vieux jours. Dis-pas merci !

Dans la chaleur de la chambre, comme les fleurs ouvraient leurs pétales, elle ouvrait ses paupières. Et les roses qu’elle avait, et les regards qu’elle avait s’effeuillaient sur moi. Le soir obscurcissait ses traits et précisait ses prunelles. Elle, étonnée de son désir, et de nos corps insuffisamment dissemblables, hésitait penchée sur moi, comme celles qui ne savent pas. Et je lui appris la volupté des baisers silencieux, et l’étreinte des mains qui se cherchent dans la joie.

Natalie Clifford Barney, Je me souviens (1904)

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

At The Seaside — Self-portrait
Romaine Brooks, 1914
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

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