Cher journal, la solitude est un éclat nocturne fertile, et l’exil intérieur une épreuve régénérante. J’entame ma deuxième semaine d’isolement. Loin des flux numériques, je sens une inépuisable abondance affleurer les rives de mon inconscience. Pour en sortir quelque chose, il me faut faire des efforts considérables afin de ne pas me faire submerger par l’intensité créative. Il est vertigineux de se confronter à notre puissance intime. Je me sens au bord d’un gouffre monstrueux, impitoyable dans son attractivité, illusoire mais complice, si difficile à révéler. T’écrire ainsi me demande tant d’efforts, t’écrire aussi me donne tellement d’énergie… Nier le temps, diluer les heures à l’essence de mon pouls, plonger dans mes abîmes psychiques, y trouver le silence et la mort, gratter la membrane stérile afin d’extraire la précieuse lumière, danser avec moi-même une valse insensée, et discrètement déposer à mes pieds le trésor intestin. Puis, Phénix et Narcisse, renaître à ma quête…
Au suivant !
Et c’est Frédéric qui prend le relais, le souffle généreux et les doigts agiles, face au vent mais bien vaillant ! Après les Strates n°4 de Matthias la semaine dernière, nous poursuivons l’exploration du trio en solos. Cette semaine, Frédéric vous a concocté une fricassée d’anches au beurre clarifié, quelques fritures de clés antirouillées, et vous servira tout cela sur un lit de drone aux huiles essentielles de flanger grillé. Merci chef Frédéric Gastard pour ce Niark, prélude n°5 gastronomique ! Si ça vous tente, on a un coulis de réverb d’ampli, ça passe très bien sur un clafoutis de chaîne hi-fi dénoyautée. Et puis c’est léger pour danser…
♡ Bienvenue aux nouvelles/aux Tipeuses/eurs du blog (toutes les infos ici), qu’iels soient ici infiniment remercié.e.s : Didier, Kali, Céline & José.
Harness lightning
for Jimi Hendrix
leaping dolphins off a rainbow bridge guitar plugged into a cosmic amp melting blue flames in his hands mud on the voice
delta poetry dripping from his guitar maps drawn with sticks in the electric mud sound moving skyward
at first the music was invisible to my ears i had never heard an electric prayer before never knew that guitars could open doors like saxophones
lifted mind from a prison of labels false walls that separate us defining things
that need no definition just is
screaming strings harmonize in high frequency bathe our ears in a field of sound bending light new connections
I searched Seattle
for the pillow
that held Jimi’s head
dream catching,
plucking love from the nest
of broken hearts
the borrowed weeping
of blues men
singing into empty bottles
of perfume
with their processed hair of crows
prayer and electricity in an awesome room mud and the spirit shaped into a man
black gypsy sweating paisley under stars dancing rainbows in the night
Kamau Daa’ood, The language of saxophones
Harnais de foudre
sauter des dauphins d’une guitare à pont arc-en-ciel branchée sur un ampli cosmique fondant des flammes bleues dans ses mains de la boue sur la voix
la poésie delta dégoulinant de sa guitare, des cartes dessinées avec des bâtons dans le son de boue électrique se déplaçant vers le ciel
au début la musique était invisible à mes oreilles je n’avais jamais entendu une prière électrique avant je n’ai jamais su que les guitares pouvaient ouvrir des portes comme les saxophones
esprit levé d’une prison d’étiquettes faux murs qui nous séparent définissant les choses
qui n’a pas besoin de définition est juste
les cordes hurlantes s’harmonisent dans les hautes fréquences baignent nos oreilles dans un champ de sons légers de nouvelles connexions
J’ai cherché à Seattle
pour l’oreiller
qui tenait la tête de Jimi
attraper des rêves,
cueillir l’amour du nid
des cœurs brisés
les pleurs empruntés
des hommes de blues
chanter dans des bouteilles vides
de parfum
avec leurs poils de corbeaux transformés
la prière et l’électricité dans une pièce impressionnante de boue et l’esprit façonné en un homme
noir gitan suant du cachemire sous les étoiles dansant des arcs-en-ciel dans la nuit
Traduction internet à titre indicatif, si quelqu’un veut nous refaire ça bien on est preneur, pas facile de traduire de la poésie !
Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.


Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José.
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