21 mai 2021

Cher journal, je n’ai pas le temps de t’écrire aujourd’hui. En fait si mais je n’en ai pas envie. Ce n’est pas ça non plus. C’est juste que, je ne sais pas… Quelque chose me retient loin de toi, une énergie nouvelle m’emporte dehors, loin du clavier et de notre relation virtuelle. Un goût de réel. C’est ça ! Une douceur vive au fond du cœur, une palpitation que je n’avais pas ressenti depuis un moment. Comme une urgence à me distraire ailleurs. Retrouver des émotions trop longtemps laissées de côté. Jouir à nouveau de tous mes sens, rassasier mon cerveau de subtils et délicats plaisirs, m’aveugler de lumières scintillantes, observer la vie sous des prismes harmonieux, réfléchir en écoutant les autres. M’enivrer. Danser à la folie… Mais tu vois, finalement j’ai bien le temps de t’écrire.

L’inédit de la semaine : Crazy in Krump

Uh oh, uh oh, uh oh, oh, no, no (bis)

I look and stare so deep in your eyes /
I touch on you more and more every time /
When you leave, I’m begging you not to go /
Call your name two, three times in a row /
Such a funny thing for me to try to explain /
How I’m feeling and my pride is the one to blame /
‘Cause I know I don’t understand /
Just how your love can do what no one else can.
Ça c’est Beyoncé qui le dit, et c’est bien le même sentiment qui anime le lien tissé entre vous et nous, cette relation envoûtante de possession mutuelle et de liberté totale. C’est bien sûr le moteur de notre créativité : sans Vous, pas de Nous… Alors, BONNE NOUVELLE, on revient sur scène tout bientôt, avec plusieurs projets, des invités, plein de nouvelles musiques et on va enfin vous voir danser en vrai ! Vous trouverez les dates de concert sur le site www.triojournalintime.com. En attendant ces retrouvailles charnelles, entraine toi chez toi avec ce mashup Crazy in Krump, en compagnie de notre Nicolas Gastard adoré. Allez hop, bouge tes bras, lève tes jambes, danse ta vie !

[A nigerian journalist] told me that people were saying my novel was feminist, and his advice to me (…) was that I should never call myself a feminist, since feminists are women whoare unhappy because they cannot find husbands.

So I decided to call myself a Happy Feminist.

Then an academic, a Nigerian woman, told me that feminism was not our culture, that feminism was un-African, and I was only calling myself a feminist because I had been influenced by Western books. (…)

Anyway, since feminism was un-African, I decided I would now call myself a Happy African Feminist.Then a dear friend told me that calling myself a feminist meant that I hated men. So I decided I would now be a Happy African Feminist Who Does Not Hate Men. At some point I was a Happy African Feminist Who Does Not Hate Men And Who Likes To Wear Lip Gloss And High Heels For Herself And Not ForMen

Chimamanda Ngozi Adichie, We Should All Be Feminists

D’après [un journaliste nigérian], les gens trouvaient mon roman féministe et il me recommandait (…) d’éviter à tout prix de me présenter de la sorte car les féministes sont malheureuses, faute de trouver un mari.

Cela m’a incitée à me présenter comme une Féministe Heureuse.


Puis une universitaire nigériane m’a expliqué que le féminisme ne faisait pas partie de notre culture, que le féminisme n’était pas africain, et que c’était sous l’influence des livres occidentaux que je me présentais comme une féministe. (…)


Quoi qu’il en soit, puisque le féminisme n’était pas africain, j’ai décidé de me présenter comme une Féministe Africaine Heureuse. C’est alors qu’un de mes proches amis m’a fait remarquer que me présenter comme féministe était synonyme de haine des hommes. J’ai donc décidé d’être désormais une Féministe Africaine Heureuse qui ne déteste pas les hommes, qui aime mettre du brillant à lèvres et des talons hauts pour son plaisir, non pour séduire les hommes.

Traduction Sylvie Schneiter

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Capture d’écran du site www.triojournalintime.com