Cher journal, l’hiver est bien là et je crois que je manque de vitamines, je n’ai pas mangé assez de fibres à Noël, mais ça va mieux. Avec mes amis on a fait le vœu de chanter toute l’année à défaut de danser, et ça nous fait du bien, alors on continue. Ce matin j’ai regardé pousser du persil, c’est fou comme ça monte mois vite que le thym. Je crois que j’ai cassé ma radio mais c’est pas grave, Mémé m’a ressorti son tourne-disque et le vieux casque à fil qui va avec, quel bonheur.
Double dose !
Nous continuons à célébrer nos 15 ans avec cette semaine deux inédits, parce qu’ici on fait ce qu’on veut, et aussi parce qu’on est pas raisonnable quand on a 15 ans… On commence par une chouette pièce de François Couperin, Les Baricades Mistérieuses (sic), et enchainons avec un petit haiku maison en guise de massage sonore, Ciel de Bistre, dont le titre est tiré d’un poème de Verlaine qu’on aime beaucoup. Et comme on est décidément bien sympa, on vous le colle ici, même pas besoin de taper sur Glougueule. A écouter au casque pour profiter au maximum des bienfaits des vitamines ! Merci pour vos messages et commentaires, ça fait bien plaisir…
Marine
L’Océan sonore
Palpite sous l’œil
De la lune en deuil
Et palpite encore,
Tandis qu’un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D’un long zigzag clair,
Et que chaque lame,
En bonds convulsifs,
Le long des récifs
Va, vient, luit et clame,
Et qu’au firmament,
Où l’ouragan erre,
Rugit le tonnerre
Formidablement.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens
Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Peinture numérique anonyme inédite, XXIème siècle.