05 mars 2021

Cher journal, c’est bientôt le printemps et j’ai envie de sortir virevolter. L’aube crépusculaire illumine la ville d’une ambiance terne. Sous une belle lumière tamisée, la nature prépare son renouveau. Les odeurs sont encore pâles, mais je suis irrésistiblement appelée par l’extérieur, et la tentation de me calfeutrer dehors est grande. Je guette avec une douce fébrilité l’arrivée des hirondelles, mais aucun signe d’ailes. J’entends tout juste grisoller au loin, cela m’impatiente de plus belle. Mes seins sont redevenus sensibles depuis quelque temps, je désire et j’ai soif.

L’inédit de la semaine : Март – Песнь жаворонка

Crépuscule matinal.

Yan Péchin vs David Bowie la semaine dernière, que faire après cette déferlante ? Retour en trio aujourd’hui pour une adaptation du Chant de l’alouette, tiré de Les Saisons de Piotr Ilitch Tchaïkovski, parce que vraiment on aime les contrastes, et les compositeurs Russes… Au cours de l’année 1876, Tchaïkovski écrivit une pièce par mois, proposée en complément du magazine musical Nouvelliste. Une démarche qui nous parle assurément ! Chaque pièce était accompagnée d’un bout de poème, voici une traduction de celui d’Apollon Maïkov qui accompagnait l’oiseau martien :

Mars – Chant de l’alouette

Les champs sont miroitants de fleurs,
Des vagues de clarté déferlent dans le ciel,
Le chant des alouettes printanières
Dans le gouffre d’azur se répand.

Ça chante, ça danse, ça vole dans tous les sens. Et toi ?

Remerciements particulièrement chaleureux à Blutch pour sa trompette enchantée ♡

Март – Песнь жаворонка

Поле зыблется цветами…
В небе льются света волны…
Вешних жаворонков пенья
Голубые бездны полны.


Взор мой тонет в блеске полдня…
Не видать певцов за светом…
Так надежды молодые
Тешат сердце мне приветом…

И откуда раздаются
Голоса их, я не знаю…
Но, им внемля, взоры к небу,
Улыбаясь, обращаю.

Аполлон Николаевич Майков

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Mars, vue d’artiste.
Représentation astronomique anonyme inédite, XXIème siècle.
Bonus extra : le premier son de Mars… Merci Cédric !