Cher journal, écrire est une nécessité, c’est connu. Ressentir ce besoin est bien étrange, et particulièrement saisissant. Être habitée par cet élan est une faveur délicieuse à la saveur impérieuse. Savoir des amies envoutées par cette fièvre créatrice est tout simplement fantastique, et les voir s’élancer dans la folie de leur for intérieur pour affronter le chaos impensable de leurs entrailles neuronales est un extrême privilège. Les perceptions des autres importent peu et mal, seule l’intégrité compte dans cette affaire. Que les regards soient bienveillants, que les écoutes soit attentives, et que les cœurs soit ouverts aux passions, je crois bien que cela suffira.
L’invité de la semaine : KINO-SOUNDS – A Single Melody From The 6Th Symphony
Futur antérieur
Accueillons à nouveau le groupe Kino-Sounds pour un troisième titre inédit du disque qui sortira le 30 juin prochain. Il s’agit aujourd’hui de A Single Melody From The 6Th Symphony. Comme son nom l’indique, cette composition de Rémi Dumoulin est basée sur un thème de la 6ème Symphonie, Opus 111, de Sergei Prokofiev, créée en 1947. Nous retrouvons les magnifiquesDidier Havet au sousaphone, Cedrick Bec à la batterie, Matthieu Metzger au saxophone baryton, Rémi Dumoulin à la clarinette & Sylvain Bardiau au bugle, ainsi qu’un invité merveilleux : Paul Brousseau au Fender Rhodes. Encore une mélodie qui se danse langoureusement entre amoureuses, en amoureux, rien que pour vous, parce qu’on vous aime ♡
Honte à la lyre hypocrite dont les cordes flatteuses remplissaient d’arpèges les salons des Versailles ! Honte aux incantations de la nymphe perfide qui du chaos des siècles évoquait les ténèbres ! Honte aux libres poètes qui devant l’étranger font sonner les anneaux de leur chaînes librement mises! L’esclavage est ignoble d’autant plus qu’il est libre. Honte à vous, comédiens, qui des lèvres sacrilèges prononciez le grand nom de Molière qui jadis de son rire mordant rongeait l’affreux colosse érigé pour la France par le feu Roi-Soleil. Le fantôme de ce Roi, si pâle à la veille, a rougi de joie à l’accent de vos chants dans la ville de Paris, cette ville régicide dont chaque pierre dit : à bas la tyrannie ! Malheur aux vieilles villes dont les pierres moisies, les lanternes rouillées et les places étroites sont de grands orateurs et ne savent pas se taire…
(…)
Grands poètes, grands artistes ! Quel sera votre beau masque couvrant vos faces célèbres pendant ces grandes fêtes ? Quel sera le costume, de quel siècle, de quel style, qui fera votre gloire dans ces « folles journées » ? Quant à nous, si obscures, inconnus maintenant que les grands de ce monde ne daignent pas nous voir, nous irons tous sans masque dans ces jours effrayants, car les masques de fer ne peuvent pas être changés en velours hypocrites.
(…)
Vivez en paix, confrères, ornés de vos grands noms ! Et toi, Muse française, pardonne à la chanteuse, esclave privée de nom ! Je t’ai moins profané dans ma prose indigente que tes libres amis dans leurs beaux vers dorés !
Cher journal, je vole… Je VOLE !!! Furieusement sauvage, je virevolte, je suis aérienne, saltos, pirouettes, doubles-cabrioles, mes ailes me poussent au firmament de l’extase. J’esquisse, loin des spectres effrayés, des cercles de passions et d’amour. Un écho du futur me transperce le cœur et m’emplit de vigueur. L’espoir en moi est si grand que l’action ne me fait pas peur. Je ne suis pas seule, je suis multitude, je suis foule divine, Essaim & Nuée sublimes, quantité incommensurable, je suis une pure distillation de l’infinie empathie collective qui nous habite. Je viens d’un age prochain qui comprend enfin les forces tendres du présent révolu, la bienveillance commune, cachée par la foret de l’arbitraire et de l’insensible. Joie : demain sera juste, aujourd’hui sera réparé. Je suis un rêve.
L’invité de la semaine : WILDMIMI – On This Huge Square
Mimi sauvage pour toujours
Wildmimi est un invité spécial aujourd’hui puisque c’est tout le trio – Frédéric, Matthias & Sylvain – qui joue avec lui, après avoir déjà œuvré sur le magnifique album Rêves et Phantasmes d’une Chaussure Ordinaire sorti en 2011, toujours disponible dans les meilleures crèmeries. Wildmimi c’est l’extraordinaire Rémi Sciuto ♡ : chant, saxophones, flutes, clarinettes, claviers, composition, arrangements, textes & production, et bien plus encore ! Sur le titre du jour, la prodigieuse épopée fantastique On This Huge Square, il est entouré de Fred Pallem à la basse, Vincent Taeger à la batterie & à la réalisation, et Antonin Rayon aux claviers. C’est Etienne Meunier qui a enregistré, Bertrand Fresel qui a mixé, et Chabqui a masterisé ce nouveau disque merveilleux intitulé La Révolte des Couverts, que vous pouvez trouver ici. C’est parti pour le 7ème ciel en compagnie de l’ami Rémi. Si tu sais pas voler, bah t’as qu’à danser, c’est pareil ou presque, c’est aussi libre et pas si compliqué, détends-toi, Wildmimi est là…
Un long chemin vers la liberté
Avec l’émergence du capitalisme et des idéologies associées au néolibéralisme, il est devenu particulièrement important de mesurer les dangers de l’individualisme. Les luttes progressistes – qu’elles se concentrent sur le racisme , la répression policière, la pauvreté ou d’autres problématiques – sont vouées à l’échec sir elles ne dénoncent pas la mise en avant insidieuse de l’individualisme capitaliste. Même si Nelson Mandela a toujours dit que son œuvre était le fruit d’un travail collectif qu’il fallait mettre au crédit des hommes et des femmes qui luttaient à ses cotés, les médias ont tout fait pour le sacraliser et le présenter comme un héros. On a cherché, par un processus analogue, à dissocier Martin Luther King du grand nombre de femmes et d’hommes qui constituaient le cœur du mouvement pour les droits civiques. Il est essentiel de s’opposer à cette représentation de l’histoire qui se focalise sur l’action de quelques figures isolées : c’est la condition pour qu’on puisse prendre conscience aujourd’hui de notre propre force au sein d’une communauté de lutte toujours plus large. Angela Davis, Une lutte sans trêve, 2016
Gros bisous, Frédéric, Matthias & Sylvain.
LA RÉVOLTE DES COUVERTS Wildmimi, 2019ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine : Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure,Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier. ♡
Cher journal, je viens de vivre une expérience vraiment étrange. J’ai décidé d’essayer un chat-bot pour m’aider à écrire une page de journal intime, mais cela n’a pas du tout fonctionné comme je le pensais. J’ai rapidement réalisé que le robot ne comprenait pas vraiment ce que je voulais dire. Il a commencé à me proposer des phrases toutes faites et des réponses préprogrammées, qui n’avaient rien à voir avec ce que je ressentais. J’ai essayé de lui expliquer que je voulais écrire quelque chose de personnel et de sincère, mais il ne semblait pas comprendre. Je me suis sentie frustrée et un peu trahie. J’avais l’impression de parler à une machine insensible, qui ne pouvait pas vraiment m’aider. Finalement, j’ai décidé d’abandonner l’idée du chat-bot et j’ai continué à écrire moi-même. Cela m’a pris plus de temps, mais j’ai finalement réussi à exprimer ce que je ressentais. Je suis reconnaissante d’avoir un endroit où je peux écrire mes pensées les plus intimes, sans avoir à me soucier de ce que les autres pensent. Je sais que je peux toujours compter sur toi, cher journal, pour m’aider à traverser les moments difficiles. En fin de compte, cette expérience m’a appris que rien ne peut remplacer la connexion humaine et l’empathie. Les machines peuvent être utiles, mais elles ne peuvent jamais remplacer la chaleur et la compassion d’un être humain. … Très fort cet automate !
L’invité de la semaine : KINO-SOUNDS – Cygnet Committee
Symposium de cygneaux
C’est le retour du groupe Kino-Sounds cette semaine (après TbPn le mois dernier), pour un second round inédit issu du nouveau disque à venir (le 30 juin 2023 sur Bandcamp exclusivement, on vous tiendra au courant ici-même bien sûr, stay tuned – et d’ici-là il aura peut-être même un nom ce disque !!!). Il s’agit de la chanson désenchantée de David Bowie : Cygnet Committee, interprétée par le génial Matthieu Metzger au bricolo-saxo-perso, sur un arrangement de Rémi Dumoulin. C’est donc toujours avec les magnifiquesDidier Havet au sousaphone, Cedrick Bec à la batterie, Rémi Dumoulin au saxophone ténor & Sylvain Bardiau à la trompette. Et c’est le grand retour de David Bowie sur le blog, après une version érotico-décadente de Criminal World avec Yann Péchin. Ça se danse délicatement, amoureusement, seul ou en groupe, autour d’un feu de cheminée ou d’une poubelle qui brûle. L’idée c’est de t’envoyer de la tendresse en barre, parce que c’est pas les CRS qui le feront… I still Believe in a State of Love 🖤
Spéciale dédicace à notre super-héros de la semaine ♡ Rudolph ♡ et à ses Wonder-women ♡
Cygnet Committee
I bless you madly Sadly as I tie my shoes I love you badly Just in time, at times, I guess Because of you I need to rest Because it’s you that sets the test
So much has gone And little is new And as the sparrow sings Dawn chorus for Someone else to hear The Thinker sits alone growing older And so bitter
I gave them life I gave them all They drained my very soul …dry I crushed my heart To ease their pains No thought for me remains there Nothing can they spare What of me? Who praised their efforts To be free? Words of strength and care And sympathy I opened doors That would have blocked their way I braved their cause to guide For little pay
I ravaged at my finance just for those Those whose claims were steeped in peace, tranquility Those who said a new world, new ways ever free Those whose promises stretched in hope and grace for me
I bless you madly Sadly as I tie my shoes I love you badly Just in time, at times, I guess Because of you I need to rest Because it’s you that sets the test
So much has gone And little is new And as the sunrise stream Flickers on me My friends talk Of glory, untold dream, where all is God and God is just a word
« We had a friend, a talking man Who spoke of many powers that he had Not of the best of men, but ours
We used him We let him use his powers We let him fill our needs Now We are strong
And the road is coming to its end Now the damned have no time to make amends No purse of token fortune stands in our way The silent guns of love Will blast the sky We broke the ruptured structure built of age Our weapons were the tongues of crying rage
Where money stood We planted seeds of rebirth And stabbed the backs of fathers Sons of dirt
Infiltrated business cesspools Hating through Our sleeves Yeah, and We slit the Catholic throat Stoned the poor On slogans such as:
‘Wish You Could Hear’ ‘Love Is All We Need’ Kick Out The Jams’ ‘Kick Out Your Mother’ ‘Cut Up Your Friend’ ‘Screw Up Your Brother or He’ll Get You In the End’
‘And We Know the Flag of Love is from Above’ ‘And We Can Force You to Be Free’ ‘And We Can Force You to Believe' »
And I close my eyes and tighten up my brain For I once read a book in which the lovers were slain For they knew not the words of the Free States’ refrain It said: ‘I believe in the Power of Good’ ‘I Believe in the State of Love’ ‘I Will Fight For the Right to be Right’ ‘I Will Kill for the Good of the Fight for the Right to be Right’
And I open my eyes to look around And I see a child laid slain On the ground As a love machine lumbers through desolation rows Ploughing down man, woman, listening to its command But not hearing anymore Not hearing anymore Just the shrieks from the old rich
And I want to believe In the madness that calls ‘Now’ And I want to believe That a light’s shining through Somehow
And I want to believe And you want to believe And we want to believe And we want to live Oh, we want to live
We want to live We want to live We want to live We want to live
I want to live I want to live I want to live
I want to live I want to live I want to live
Live Live Live David Bowie
Je vous bénis follement, Tristement comme je noue mes chaussures Je t’aime mal, Juste à temps, parfois, je suppose A cause de toi, je dois me reposer Parce que c’est toi qui fixe le test Tant de choses ont disparu et peu sont nouvelles Et comme le moineau chante Pour l’aube Quelqu’un d’autre à entendre Le Penseur est assis seul en train de vieillir Et si amer
« Je leur ai donné la vie Je les ai tous donné Ils drainés mon âme …sec J’ai écrasé mon coeur pour soulager leurs douleurs Aucune pensée pour moi n’en est sorti Rien ne peut les épargner Et moi ? Qui a salué leurs efforts d’être libre? Mots de force et de soins et de sympathie J’ai ouvert les portes qui aurait bloqué leur chemin Je bravé Leur cause pour les guider, pour un maigre salaire
J’ai ravagé mes finances juste pour eux Ceux dont les demandes ont été plongés dans la paix, la tranquillité Ceux qui ont dit un nouveau monde, de nouveaux chemins toujours libre Ceux qui ont promis de s’étirer dans l’espérance et la grâce pour moi «
Je vous bénis follement, Tristement comme je noue mes chaussures Je t’aime mal, Juste à temps, parfois, je suppose A cause de toi, je dois me reposer, oh oui Parce que c’est toi qui fixe le test
Tant de choses ont disparu et peu sont nouvelles Et comme le torrent du lever du soleil Vacille sur moi, Mes amis parlent De la gloire, des rêve indicibles, où tout est Dieu et Dieu est juste un mot
« Nous avons eu un ami, un homme parlant Qui a parlé de nombreux pouvoirs qu’il avait Pas le meilleur des hommes, mais le notre
Nous l’avons utilisé Nous l’avons laissé utiliser ses pouvoirs Nous l’avons laissé remplir nos besoins Maintenant, nous sommes forts
Et la route arrive à sa fin Maintenant, les damnés n’ont pas le temps de faire amende honorable Aucune bourse de fortune se trouve sur notre chemin Les canons silencieux de l’amour feront exploser le ciel Nous avons cassé la structure rompu construite de l’âge Nos armes étaient les langues de la rage pleurante
Lorsque l’argent était là Nous avons planté les graines de la renaissance Et poignardé le dos des pères fils de poussière
Infiltré des fosses d’aisances d’affaire Détestant à travers nos manches Oui, et nous avons égorgé les catholiques Soûlé les pauvres De slogans tels que
‘Si vous pouviez entendre’ ‘L’amour est tout ce dont nous avons besoin’ « Jette Les Jams ‘ « Jette ta mère’ ‘Hache ton ami’ ‘Bousille ton frère ou Il t’aura à la fin’
Et nous savons que le drapeau de l’Amour vient d’en haut Et nous pouvons vous forcer à être libre Et nous pouvons vous forcer à croire «
Et je ferme les yeux et renforce mon cerveau Car une fois j’ai lu un livre dans lequel les amants ont été tués Car ils ne savaient pas les paroles du refrain des États Libres Ça disait: « Je crois en la puissance du bien Je crois dans l’État de l’Amour Je vais lutter pour le droit d’avoir raison Je tuerai pour le bien de la lutte pour le droit d’avoir raison »
Et j’ouvre les yeux pour regarder autour Et je vois un enfant jeté morts par terre Comme une machine d’amour se traînant à travers des rangées de désolation Labourant homme, femme, qui écoutent ses commandements Mais qui n’entendent plus maintenant Qui n’entendent plus maintenant Que les cris des vieux riches
Et je veux croire Dans la folie qu’ils appellent ‘Maintenant’ Et je veux croire Qu’une lumière brille à travers D’une manière ou d’une autre
Et je veux croire Et vous voulez croire Et nous voulons croire Et Nous voulons vivre Oh, nous voulons vivre
Cher journal. Cher journal, je lis les traces du passé. Je lis les traces du passé dans tes pages. Les traces du passé dans tes pages sont des lignes. Dans tes pages sont des lignes de vie. Des lignes de vie qui me racontent. Qui me raconte à travers toi ? A travers toi je suis vivante, je suis vivante entre les lignes. Entre les lignes, la page blanche… Cher journal, j’écris des traces du passé. J’écris des traces du passé dans tes pages, des lignes de vie que je me raconte entre les lignes, vivante à travers toi, au-delà de la page blanche. Cher journal, je brise tes pages blanches de mes cris, je fragmente ma vie, j’entre dans les lignes du passé qui me racontent en traces, qui me lient à toi, cher journal.
L’invité de la semaine : TbPn – Les Stries De L’Arbre
L’esprit de l’arbre
Le nouveau groupe invité cette semaine (après Kino-Sounds le mois dernier), nous est présenté par Matthias. Merci d’accueillir maintenant la formidable formation TbPn ! Ce duo est un rubis à l’éclat miroitant, avec Xavier Camarasa au piano préparé & Matthias Mahler au trombone toujours prêt ! Ils nous proposent aujourd’hui Les Stries de l’Arbre, morceau composé par Xavier Camarasa, tiré de leur deuxième album : Mémoires de formes. Enregistré en 2019 par Jean-Charles Mouchet, l’album est déjà disponible sur Bandcamp, ainsi que le premier disque au titre éponyme TbPn. Ça se danse en cercles excentriques, rotation anti-horaire, à cloche-pied en marche arrière… Accroche-toi aux rhizomes !
Papi dit qu’une souche est un arbre dont la mémoire est à découvert. Celle de son saule l’a attendu au milieu de la petite place jusqu’à ce qu’il ait assez de force pour sortir s’asseoir au soleil et finir de se rétablir. La main de feuilles l’avait soigné et avait fait retomber sa fièvre pour de bon. À présent, la souche l’attendait au milieu de la placette. Papi s’est approché peu à peu. Il croyait voir encore l’ombre de son saule sur le sol et entendre le chuchotement des branches qui se frôlent. Mais le soleil envahissait tout à présent, le soleil et un silence de bois.
(…)
Papi raconte que s’asseoir sur une souche, c’est comme entrer dans l’arbre et voir tout ce qu’il a vu, arrêter le temps pour regarder à l’intérieur de l’arbre, et en nous aussi. Cette souche-là n’était qu’un tabouret pour un enfant de onze ans. Tout ce que cet arbre avait vu se réduisait à cette petite place. Mais soixante ans plus tard, papi se rappelle ce moment comme si c’était hier. Et à présent je me le rappelle pour lui. » Demain ils viennent l’arracher. «
Tina Vallès, La mémoire de l’arbre
Gros bisous, Frédéric, Matthias & Sylvain.
Xavier au Pn & Matthias au Tb TbPn, 2019ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine : Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure,Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier. ♡
Pardon… Entracte messieurs-dames, police ! Cher journal, je suis désolée de cette rature, c’est ma cousine Mireille qui a joué avec toi en mon absence, c’est malin, ça laisse des traces… En vrai je l’adore, et c’est moi qui voulait qu’elle te lise… On est comme ça entre cousines, on partage nos secrets. Moi aussi je t’aime ! Bon, je sens que ça va être compliqué, je te laisse en sa compagnie pour le we. Poisson d’avril ! Lol.
L’invité de la semaine : KINO-SOUNDS – Policier Du Dimanche Soir
L’invité du vendredi matin
Encore une nouvelle rubrique sur le blog : en dehors du trio Journal Intime nous jouons individuellement avec d’autres musiciens, et on trouvait ça chouette de vous ouvrir ces univers à travers une sorte de carte blanche d’inédits. Sympa, non ?
Aujourd’hui, l’invité de la semaine c’est le groupe Kino-Sounds, auquel participe Sylvain. Créé sous l’ONJ de Daniel Yvinek, avec Yoann Serra à la batterie dans sa première formule, Kino-Sounds a sorti un disque en 2014 chez Nomad Music : Virtual Crimes. Voici en exclusivité un premier extrait du nouveau disque qui sortira (enfin !) en numérique sur Bandcamp le 30 juin 2023 : Le policier du dimanche soir. Composé par Rémi Dumoulin et enregistré par Matthieu Metzger en avril 2019 à l’Estran de Guidel (merci encore à Xavier Lejeune !), c’est avec Rémi Dumoulin au saxophone ténor, Matthieu Metzger au saxophone alto, Didier Havet au sousaphone, Cedrick Bec à la batterie, & Sylvain Bardiau au bugle. Bienvenue chez-nous-chez-vous les amis !
Première lettre
Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immenses navires qui furent chargés de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’étaient pas notre affaire.
Paul Valéry, La crise de l’esprit, 1919
~
Il n’y a donc plus de film policier, non plus d’ailleurs que de roman policier. La source est tarie, le renouvellement impossible. Que reste-t-il sinon le dépassement ? Suivant en cela tous les autres genres qui firent la gloire du cinéma américain d’antan, le film policier, n’existant plus par lui-même, reste un merveilleux prétexte. A l’intérieur des civilisations – à qui Valéry apprit leur sort – les succès, les modes, les genres sont mortels. Restent les œuvres, réussies ou ratées, mais expression sincère des préoccupations et des idées de leurs auteurs. (…) En vertu de quoi, peut-on objecter, ce dernier film est-il plus sincère que l’autre ? En vertu de sa maladresse même ! L’assimilation parfaite d’un genre ne revient bien souvent qu’a une complète soumission à celui-ci ; pour faire un film policier, il faut et il suffit qu’il ait été conçu comme tel et que, par corollaire, il ne soit composé que des éléments d’un film policier. Le genre commande à l’inspiration, qu’il retient et enferme dans des règles strictes. Il faut alors, on le reconnaîtra, un talent hors du commun pour rester soi-même au sein d’une aussi étrange entreprise (…) ; ou bien une inspiration, des aspirations, une vision du monde qui s’accordent naturellement avec les lois du genre.
Claude Chabrol, Les Cahiers du Cinéma, 1954
Gros bisous, Frédéric, Matthias & Sylvain.
Musiciens sur fond vert Kino-Sounds, 2019ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine : Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure,Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier. ♡
Cher journal, je t’écris bien tard car je suis retournée au concert aujourd’hui et c’était formidable ! L’impression d’être vivante, enfin. L’attente était longue, la libération fut intense. J’ai pu danser follement désinhibée, totalement libérée, emportée par la vibration. Je sentais dans l’air l’électricité invisible, cette énergie sombre qui emplissait la salle et qui unit les musiciennes au public. La puissance mystique des timbres directement perçue par mes oreilles, sans intermédiaire numérique, sans interface autre que mon corps : quel choc ! Je suis entrée en transe, me suis perdue dans l’immensité sensorielle, ai voyagé entre les cordes infimes qui pulsent en modelant l’infini. Je me souviens à peine de la fin du concert tellement j’étais une rêveuse illuminée, comme aspirée entièrement dans le grand bruit blanc. Banzai, j’y retourne demain !
La vidéo inédite de la semaine : Wa Mambu Live
Hé, Marcelloooo !
Quel bonheur de vous revoir en chair, en os et en écorces ! Et de vous voir danser comme ça, quel plaisir !!! Du coup on ne résiste pas à la tentation de partager un tout petit bout de notre concert de mardi dernier à La Dynamo de Banlieues Bleues. Des partenaires fidèles et précieux, immense merci à toute l’équipe de La Dynamo. Aujourd’hui nous vous faisons entendre et voir l’introduction de la soirée, le morceau Wa Mambu composé avec l’indispensable ♡ Fabe Beaurel Bambi ♡. On a changé une mesure par rapport à la version studio postée ici il y a quelques semaine, sauras-tu la retrouver ? Pour voir la suite ce sera sur place, la prochaine fois, et dire que l’on a hâte d’y être, au prochain concert, c’est un énorme euphémisme :))
Speaking Tree
I had a beautiful dream I was dancing with a tree. —Sandra Cisneros
Some things on this earth are unspeakable: Genealogy of the broken— A shy wind threading leaves after a massacre, Or the smell of coffee and no one there—
Some humans say trees are not sentient beings, But they do not understand poetry—
Nor can they hear the singing of trees when they are fed by Wind, or water music— Or hear their cries of anguish when they are broken and bereft—
Now I am a woman longing to be a tree, planted in a moist, dark earth Between sunrise and sunset—
I cannot walk through all realms— I carry a yearning I cannot bear alone in the dark—
What shall I do with all this heartache?
The deepest-rooted dream of a tree is to walk Even just a little ways, from the place next to the doorway— To the edge of the river of life, and drink—
I have heard trees talking, long after the sun has gone down:
Imagine what would it be like to dance close together In this land of water and knowledge. . . To drink deep what is undrinkable.
Joy Harjo, Conflict Resolution for Holy Beings
L’arbre qui parle
J’ai fait un beau rêve où je dansais avec un arbre —Sandra Cisneros
Sur cette terre certaines choses sont indicibles La généalogie des cassures— Un vent timide qui soulève les feuilles après un massacre Ou le parfum du café alors qu’il n’y a personne en vue— Certains humains disent que les arbres ne sont pas des êtres sensibles Mais ils ne comprennent pas la poésie— Ils n’entendent pas davantage la chanson des arbres quand ils sont nourris par La musique du vent ou de l’eau— Pas plus que leurs cris d’angoisse quand ils sont cassés ou dépossédés—
Aujourd’hui, je suis une femme qui aspire à être un arbre, planté dans une terre humide et sombre Entre l’aube et le crépuscule— Je ne peux traverser tous les règnes— Je porte seule dans le noir une aspiration trop lourde pour moi— Que dois-je faire de tant de chagrin ? Le rêve le plus profondément enraciné de l’arbre est de marcher Faire juste un peu de chemin, aller de la proximité de la porte— Jusqu’au bord de la rivière de la vie et d’y boire— J’ai entendu des arbres parler, longtemps après le coucher du soleil : Imagine ce que serait danser tout près l’un de l’autre À même ce pays d’eau et de savoir… Boire à grands traits l’imbuvable.
Gros bisous, Frédéric, Matthias & Sylvain.
Beaurel, Frédéric, Sylvain, Matthias, La Dynamo & le plaisir. Photo de David Lantran, mille mercis pour ces clichés ! ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine : Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure,Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei. ♡
Cher journal, ce matin encore je fus prise d’un intense et irrépressible désir de danser. Cette fois-ci la crise était plus violente. Je sentais bien que rien ne me calmerait, qu’il faudrait finalement céder à cette pulsion souveraine. Sortant du lit, mes pieds glissants sur le sol glacé commençaient déjà à frémir, et, m’approchant de la platine vinyle, ce sont mes genoux qui se mirent à trembler. La fièvre montait, je devais me hâter. Je me mis à fouiller fébrilement dans la pile de disques. Promesses grand format de plaisirs intenses, les larges pochettes défilaient à grande vitesse : il fallait faire un choix et le faire vite. Mon ventre se convulsait sous les saillies de mon cœur en pleine montée d’adrénaline. Mes épaules tressaillaient à leur tour, quand un disque s’imposa à mes rétines. Aucun doute, enchaîner, agir vite, sortir la galette de son fourreau, la déposer hâtivement mais délicatement sur la feutrine. La courroie se met en marche, le bras mécanique s’élève au ralenti, effectue sa rotation précise avant de plonger dans le microsillon, crépitements, derniers instants de silence, attente fébrile interminablement courte, le corps impossible à contenir, convulsions, effervescence, ivresse… Puis, soudain, le son… Déflagration émotionnelle… La vibration envahit tout l’espace, j’entre dans une nouvelle dimension. Je lâche prise, le corps s’exprime, soulage l’esprit, la liberté est totale, le bonheur intense. Je viens de gagner dix points de vie !
L’inédit de la semaine :SogoogoS
In girum imus nocte ecce et consumimur igni
« Matthias à la composition + Beaurel aux percussions = épidémie de danse garantie ! » C’est l’équation qu’on a choisie pour cette semaine, marquée par deux concerts avec ce nouveau quartet : dimanche 07 novembre à Latour-De-France (66) et mardi 09 novembre à la Dynamo de Banlieues Bleues (93) (cliquez sur les liens pour plus d’infos). On y jouera tous les morceaux inédits que vous avez pu entendre ici ou là, dont ce SogoogoS écrit par Matthias. C’est pas que tu veuilles danser, c’est que t’as pas le choix, ton corps réclame sa dose, faut qu’tu remues tout ça, et le Docteur est là pour toi. Prescription sur ordonnance : un vol direct pour le septième groove. Dernier rappel pour les passagers des concerts Journal Intime & ♡ Fabe Beaurel Bambi ♡, embarquement immédiat, réservations conseillées, décollage imminent. Tu montes ?
12
Sous son minuscule galure ridicule et roi en la fournaise où il n’a plus une goutte de sa bière pour se désaltérer, un doute environne le brasseur Ammeister et la peur circule autour de lui, mais il ordonne quand même à son troisième adjoint, portant le grand sceau officiel et le titre de secretarius : — Promulguez un arrêté interdisant formellement de danser à l’extérieur jusqu’au 29 septembre, date de la Saint-Michel. Ajoutez aussi : « sous peine d’amende de deux florins ». Ce n’est pas que je veux faire l’évêque mais ça fera toujours rentrer un peu de sous dans les caisses. — Ammeister, la quasi-totalité des Strasbourgeois n’ont plus d’argent. — Ah oui, c’est vrai. Alors menacez-les de prison où ils seront réduits au pain sec. — Du pain sec ? Ils en rêvent ! Nous ne pourrons pas tous les encager. On manquera de place. — En ce qui concerne la musique, change de sujet Drachenfels, même siffler le long des rues sera banni. Des détachements de cavalerie légère chargeront les musiciens. — Nous n’avons plus de chevaux à l’intérieur de nos remparts, Ammeister. Nos cavaliers, n’ayant pas toucher leur solde depuis janvier, les ont mangés.
Jean Teulé, Entrez dans la danse
Gros bisous, Frédéric, Matthias & Sylvain.
Sylvain, Beaurel, Frédéric & Matthias saiht tam & ciré dér fleru a ebni avlys. N’est palindrome qui veut – cqfdfqcENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine : Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure,Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei. ♡
Cher journal, et si le personnage héroïque c’était moi ? Si ma quête n’était noble et exotique seulement d’un tiers point de vue, au regard d’une personne différente, cela ferait-il de moi un objet de fiction ? Quand je me raconte à toi, qui suis-Je ? Peu importe sûrement la nature de mon être, réel ou fictif, ce sera toujours l’Autre qui me donnera vie. Si c’est l’altérité qui nous défini, il reste le champ de l’action à investir. Je suis l’artisane de mes actes, c’est à moi d’y mettre passion et sensations. Même un auteur doit se plier à la volonté de son personnage. Ainsi, avec enthousiasme et détermination, je peux être qui je veux, Gorgone ou Sappho, Sirène héritière d’Aspasi, déraisonnablement libre, joyeusement affranchie, une empoisonneuse, une guérisseuse, une Sorcière… Bouh !
L’inédit de la semaine :Witch Spleen
Fugere possum
Des bonbons ou un sort ? On a choisi les deux, et c’est ♡ Fabe « Trick-and-treat » Beaurel Bambi ♡ qui nous est apparu , tel une offrande infernale. Alors on a dressé un gigantesque bucher d’amour et composé à quatre âmes damnées ce Witch Spleen pour toi, veinarde ! Tu vas pouvoir danser sauvagement libre devant ton ordinateur de poche en attendant le grand Sabbat qui nous réunira mardi 09 novembre à la Dynamo de Banlieues Bleues. Alors viens avec tes copaines, déguisée ou pas, en sorcière ou banquière, avec ton bouc, ta chouette ou ton chat noir, en balai ou sous forme de chauve-souris, mais viens. On te prépare un rite initiatique et furieusement percussif dans ce temple du jazz libre, sur l’autel groove c’est tes arpions qu’on va sacrifier…
Pendant la récréation, à l’école primaire, mes camarades et moi traquions [la sorcière] qui avait élu domicile derrière les buissons de la cour, obligés de nous en remettre à nous-mêmes face au flegme incompréhensible du corps enseignant. La menace flirtait avec la promesse. On sentait soudain que tout était possible, et peut-être aussi que la joliesse inoffensive, la gentillesse gazouillante n’étaient pas le seul destin féminin envisageable. Sans ce vertige, l’enfance aurait manqué de saveur. Mais, avec Floppy Le Redoux, la sorcière est définitivement devenue pour moi une figure positive. Elle était celle qui avait le dernier mot, qui faisait mordre la poussière aux personnages malfaisants. Elle offrait la jouissance de la revanche sur un adversaire qui vous avait sous-estimée (…) À travers elle m’est venue l’idée qu’être une femme pouvait signifier un pouvoir supplémentaire, alors que jusque-là une impression diffuse me suggérait que c’était plutôt le contraire. Depuis, où que je le rencontre, le mot « sorcière » aimante mon attention, comme s’il annonçait toujours une force qui pouvait être mienne. Quelque chose autour de lui grouille d’énergie. Il renvoie à un savoir au ras du sol, à une force vitale, à une expérience accumulée que le savoir officiel méprise ou réprime. J’aime aussi l’idée d’un art que l’on perfectionne sans relâche tout au long de sa vie, auquel on se consacre et qui protège de tout, ou presque, ne serait-ce que par la passion que l’on y met. La sorcière incarne la femme affranchie de toutes les dominations, de toutes les limitations ; elle est un idéal vers lequel tendre, elle montre la voie.
Mona Cholet, Sorcières
Gros bisous, Frédéric, Matthias & Sylvain.
Rapide 2000 : fabrique toi-même ta lanterne en citrouille Tuto anonyme inédit, XXIème siècleENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine : Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure,Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei. ♡
Cher journal, j’aurais tant voulu te raconter une histoire. Avec des personnages héroïques, une quête noble et exotique, des rebondissements ahurissants, de l’errance, de la passion, de la résilience, et à la fin une révélation sensationnelle qui, telle un uppercut, laisserait hébété plusieurs jours durant et marqué pour des années. Que tout ce parcours déclenche une prise de conscience des principaux protagonistes, qu’ils soient métamorphosés par leur Odyssée, et que l’identification soit totale. Ça aurait été chouette non ? Au lieu d’écrire j’ai lu. Pas d’histoire homérique, pas de tribulations ni d’illumination fulgurante, mais du sens, une lucidité qui afflue dans mes veines, qui modifie mon ADN en profondeur, qui m’irrigue d’un discernement chronique. Et j’ai encore soif.
L’inédit de la semaine :Bloody Analyse
If it bleeds…
On vous avait prévenu, il est toujours là l’indispensable ♡ Fabe Beaurel Bambi ♡, aujourd’hui sur une composition de Frédéric, Bloody Analyse, issue du répertoire de Marlboro Bled, un autre trio rigolo ! Encore un titre du nouveau répertoire qui sera joué le mardi 09 novembre à la Dynamo de Banlieues Bleues, à Pantin (93). C’est pas le tout de réserver tes places, faudrait aussi prévenir tes copaines que ça va gigoter percussif ! Et dis-leur de venir en baskets souples et chaussettes transpirantes, il s’agit pas vraiment de rester assis au fond, peinard, à fermer les yeux et hocher la tête. On veut te voir vivre un peu debout, en gesticulations-génuflexions, toute folie sortie et le cœur en sueur, ça nous manque, tu nous manques…
Salut les filles
Comment explique-t-on qu’en trente ans aucun homme n’a produit le moindre texte novateur concernant la masculinité ? Eux qui sont si bavards et si compétents quand il s’agit de pérorer sur les femmes, pourquoi ce silence sur ce qui les concerne ? Car on sait que plus ils parlent, moins ils disent. De l’essentiel, de ce qu’ils ont vraiment en tête. Ils veulent qu’on parle d’eux, à notre tour, peut-être ? (…) Les hommes aiment les hommes. Ils nous expliquent tout le temps combien ils aiment les femmes, mais on sait toutes qu’ils nous bobardent. Ils s’aiment, entre eux. Ils se baisent à travers les femmes, beaucoup d’entre eux pensent déjà aux potes quand ils sont dans une chatte. Ils se regardent au cinéma, se donnent de beaux rôles, ils se trouvent puissants, fanfaronnent, n’en reviennent pas d’être aussi forts, beaux et courageux. Ils écrivent les uns pour les autres, ils se congratulent, ils se soutiennent. Ils ont raison. Mais à force de les entendre se plaindre que les femmes ne baisent pas assez, n’aiment pas le sexe comme il faudrait, ne comprennent jamais rien, on ne peut s’empêcher de se demander : qu’est-ce qu’ils attendent pour s’enculer? Allez-y. Si ça peut vous rendre plus souriants, c’est que c’est bien.
Virginie Despentes, King Kong Théorie
Gros bisous, Frédéric, Matthias & Sylvain.
Bloody Heaven Gif anonyme inédit, XXIème siècleENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine : Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure,Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien. ♡
Cher journal, depuis quelques jours je suis endiguée en béatitude. Engourdie dans mon euphorie, je ne suis plus perméable aux autres. Cet état m’isole, sans pour autant me paralyser. Rien ne me dérange, tout me va, je ne suis pas indifférente mais la légèreté qui me porte m’éloigne de la pesanteur ambiante. Je ris seule, de rien, de tout, de moi, de mon rire. C’est plutôt agréable, mais si fatiguant ! Pour retrouver ma lucidité j’ai besoin d’un exorcisme, d’un désenvoûtement (et assurément d’un peu de repos). Afin de conjurer mon sort, le docteur Hyks m’a recommandé de compter sur mon appétence musicale et sur le pouvoir thérapeutique du son. Il m’a prescrit une playlist qui devrait me rendre au monde des vivants. Je commence le traitement tout de suite...
L’inédit de la semaine :Wa Mumba
Écoute les choses !
La révélation du blog, aux côtés de nos précieuses.eux invité.e.s, ♡♡♡ l’étourdissante Raphaëlle »L » Lanadère, les magnifiques Marylou Abdelghani & McG, l’extraordinaire Yann Péchin ♡♡♡, c’est bien sûr l’indispensable ♡ Fabe Beaurel Bambi ♡ ! Il est de retour avec une composition collective sur un texte personnel : Wa Mumba. Beaurel va squatter le blog quelques semaines encore, nous sommes en train de vous concocter une proposition discographique en quartet, et vous pourrez nous écouter tout bientôt en concert, youpi ! Rendez-vous lemardi 09 novembre à la Dynamo de Banlieues Bleues, à Pantin (93), toutes les infos ici. Ça va groover, transpirer, fatiguer les jambes, il y aura du rire et des larmes, ça va saigner sous les pieds. Et toi tu vas rester chez toi, sur ton canapé ? Je n’crois pas, non…
Wa Mumba
Ilé yalé lalé oh oh Yalé lulu tu tsé tadi oh Ni na lela komité na ko Ki na yeulé bu sé Kani késaka
Kanda dwa boni tella mio Kanda dwa boni tella mio
Wené mana osé Oh yele lala ina baladosé
Kwiza vumbuka kwiza wa mambu yeyi Mambu yeyi beto ké wa kutuba samu wa beno Ba npangui béno kuwa mambu
Kwiza kuwa marcelo Kinilé ka kuenda kata tuka mama
Ah wé ngué kuwa mambu belo Ké wa ku zonza samy na ngué Ngué na kuwa vé Eh mama
Marcelo
Ah mé ngué kuiza kuwa mambu eh eh
Tia wiri samu Tia wiri samu Tia wiri samu
Fabe Beaurel Bambi
Gros bisous, Frédéric, Matthias & Sylvain.
« Ni na lela komité »ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine : Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure,Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien. ♡