19 mai 2023

Cher journal, écrire est une nécessité, c’est connu. Ressentir ce besoin est bien étrange, et particulièrement saisissant. Être habitée par cet élan est une faveur délicieuse à la saveur impérieuse. Savoir des amies envoutées par cette fièvre créatrice est tout simplement fantastique, et les voir s’élancer dans la folie de leur for intérieur pour affronter le chaos impensable de leurs entrailles neuronales est un extrême privilège. Les perceptions des autres importent peu et mal, seule l’intégrité compte dans cette affaire. Que les regards soient bienveillants, que les écoutes soit attentives, et que les cœurs soit ouverts aux passions, je crois bien que cela suffira.

L’invité de la semaine : KINO-SOUNDS – A Single Melody From The 6Th Symphony

Futur antérieur

Accueillons à nouveau le groupe Kino-Sounds pour un troisième titre inédit du disque qui sortira le 30 juin prochain. Il s’agit aujourd’hui de A Single Melody From The 6Th Symphony. Comme son nom l’indique, cette composition de Rémi Dumoulin est basée sur un thème de la 6ème Symphonie, Opus 111, de Sergei Prokofiev, créée en 1947. Nous retrouvons les magnifiques Didier Havet au sousaphone, Cedrick Bec à la batterie, Matthieu Metzger au saxophone baryton, Rémi Dumoulin à la clarinette & Sylvain Bardiau au bugle, ainsi qu’un invité merveilleux : Paul Brousseau au Fender Rhodes. Encore une mélodie qui se danse langoureusement entre amoureuses, en amoureux, rien que pour vous, parce qu’on vous aime ♡

☆ Viens fêter la sortie du disque Playtime avec Journal Intime & Jérémie Piazza mardi 23 mai à La Filature de Bazancourt, et mercredi 24 mai au Jazzus Club du Shed à Reims. Champagne ! ☆

La voix d’une prisonnière russe

Honte à la lyre hypocrite dont les cordes flatteuses remplissaient d’arpèges les salons des Versailles ! Honte aux incantations de la nymphe perfide qui du chaos des siècles évoquait les ténèbres ! Honte aux libres poètes qui devant l’étranger font sonner les anneaux de leur chaînes librement mises! L’esclavage est ignoble d’autant plus qu’il est libre. Honte à vous, comédiens, qui des lèvres sacrilèges prononciez le grand nom de Molière qui jadis de son rire mordant rongeait l’affreux colosse érigé pour la France par le feu Roi-Soleil. Le fantôme de ce Roi, si pâle à la veille, a rougi de joie à l’accent de vos chants dans la ville de Paris, cette ville régicide dont chaque pierre dit : à bas la tyrannie ! Malheur aux vieilles villes dont les pierres moisies, les lanternes rouillées et les places étroites sont de grands orateurs et ne savent pas se taire…

(…)

Grands poètes, grands artistes ! Quel sera votre beau masque couvrant vos faces célèbres pendant ces grandes fêtes ? Quel sera le costume, de quel siècle, de quel style, qui fera votre gloire dans ces « folles journées » ? Quant à nous, si obscures, inconnus maintenant que les grands de ce monde ne daignent pas nous voir, nous irons tous sans masque dans ces jours effrayants, car les masques de fer ne peuvent pas être changés en velours hypocrites.

(…)

Vivez en paix, confrères, ornés de vos grands noms ! Et toi, Muse française, pardonne à la chanteuse, esclave privée de nom ! Je t’ai moins profané dans ma prose indigente que tes libres amis dans leurs beaux vers dorés !

La prisonnière

Lessia Oukraïnka (1895)

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Banduriste cosaque
Taras Chevtchenko, 1843
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

12 mai 2023

Cher journal, collée à la terrasse d’un café, j’observe les curieux. Je m’amuse d’un zoomorphisme, je leur invente des vies, des destinations, des berceaux, je questionne leurs habits, j’improvise leurs habitudes. Ces divagations, tout en me détendant, me renvoient à mon propre personnage et à sa banalité. A mon altérité si quelconque, mon histoire fade et mes désirs désenchantés. Alors je fais un va-et-vient entre toutes ces existences supposées et la mienne, effaçant progressivement les frontières communes de la réalité et du fantasme, pour finalement me créer une nouvelle fable, bribe chimérique, qui viendra nourrir le réel de sa fraîcheur fantaisiste. En gros, je ne cesse de passer du coq à l’âme.

L’éphéméride de la semaine : L’Autre Bulle

Poule qui danse agace les champs…

L’éphéméride du jour c’est L’autre Bulle, une pièce écrite par Frédéric. Ce titre est issu du premier disque éponyme de Journal Intime. Enregistré & mixé en 2008 par Guillaume Dulac ♡, masterisé par Julien Pérraudeau ♡. Le visuel de ce disque est une création de Jérôme Galvin ♡, autour d’une photo de Lucile Lamiral ♡. Merci à vous toustes, c’était une première grande aventure à la base de cette longue odyssée qu’est la vie du groupe, et vous étiez là dès le début, c’est magnifique ! Alors nous, cette musique nous fait penser à des volailles dansantes et sautillantes, des petites poules bien vénères qui cherchent à boire un ver frelaté. Et toi, ça te fait danser comment ?

☆ Si tu passes ce weekend dans le coin, ou même si tu viens de loin, on se retrouve samedi 13 mai à 11h à Coutances, festival Jazz Sous Les Pommiers, pour une séance familiale du spectacle Le Livre De La Jungle. Viens ! ☆

Qu’y a-t-il d’autre à manger ? Eh bien, il n’y a plus de hamburgers. Les vaches prennent trop de place. On élève encore, ici et là, quelques poulets et quelques lapins qui se multiplient vite et qui sont de petite taille. Il y a aussi, bien sûr, aux étages inférieurs, des rats, mais il vous faut les attraper. Imaginez-vous la terre sous la forme d’un navire du XVIIIème siècle, rempli de passagers clandestins, mais sans aucune destination. Et puis, inutile de le préciser, il n’y a plus de poissons. Impossible d’en trouver un seul dans cette eau sale qui clapote en bordure des océans et au travers des ruines de ce qui fut New-York. Si vous disposez de beaucoup d’argent, vous pouvez y faire de la pêche sous-marine pendant vos vacances. Emprunter le sas. Plonger dans le romantisme d’un âge révolu. Mais c’est un mauvais vent qui ne fait de bien à personne. Il n’y a plus de crimes dans les rues. C’est un progrès, voyez-le comme ça.

Margaret Atwood, La petite poule rouge vide son cœur (2018)

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

JOURNAL INTIME
Jérôme Galvin, d’après Lucile Lamiral, 2008
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

05 mai 2023

Cher journal, je fuis en vacances au bord de la montagne. On se retrouve la semaine prochaine pour que je te raconte mes désaventures, mes grasses siestes et courtes matinées, les rencontres chaleureuses et plus sous affinités, les agapes arrosées au jus de l’amitié. On verra si je peux renouer avec ma jeunesse évanouie, loin des nuits blanches, du vacarme des faubourgs, et revenir dans la fureur avec l’énergie de mes printemps sacrifiés. Et si j’ai bronzé aussi.

L’avant-première de la semaine : Blame It On My Youth

Ô jeunesse et demi…

Nous continuons cette semaine le pré-publication de l’album de Journal Intime & Jérémie Piazza : Playtime ! (qui est désormais disponible un peu partout, en physique et en numérique – n’hésitez pas à faire passez le mot, merci 😉 avec un arrangement par Frédéric du standard Blame It On My Youth composée par Oscar Levant et Edward Heyman. Vous pouvez également retrouver d’autres titres de l’album en cliquant sur ces liens : un premier titre éponyme, le télescopage Azy Brd, un collage Hinnorz – Chelsea Bridge et une version de What Is This Thing Called Love. Si vous voulez écouter tout ça en concert, il faudra venir au Shed à Reims, chez nos amies de Jazzus, le 24 mai prochain, on en profitera pour fêter la sortie de ce disque. Et pour danser comme des jeunes bien sûr !

Blame It On My Youth

If I expected love when first we kissed,
Blame it on my youth.
If only for you I did exist,
Blame it on my youth.

I believed in everything,
Like a child of three;
You meant more than anything,
All the world to me!

If you were on my mind all night and day,
Blame it on my youth.
If I forgot to eat and sleep and pray,
Blame it on my youth.

If I cried a little bit
When first I learned the truth,
Don’t blame it on my heart,
Blame it on my youth.

Edward Heyman

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Don’t Blame The Amazing Youth
Anonyme inédit, XXIème siècle
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

27 avril 2023

Cher journal, le soleil cet après-midi me caressait lascivement les pommettes de ses rayons de velours. Quel plaisir cette douceur. L’étreinte solaire me fait toujours plus d’effet chaque jour, le miel de son baiser se bonifie aux crépuscules. Son absence hivernale renforce le délice de nos retrouvailles, et mon cœur s’embrase à la perspective des nos futures embrassades. Les jours absents sont harmonieusement tristesse et promesse, interstices de solitude. Je vis mécaniquement ces journées sans soleil, étrangement habitée de renoncements et d’espoirs. Quand enfin les nuages s’estompent, que tu éventres l’azur de tes flux ardents, c’est tout mon corps qui vibre de tes saillies, et, face à toi, nue et offerte, je m’abandonne à ta nature incandescente dans une extase stellaire. Amie, tu es mon soleil.

L’inédit de la semaine : 4ème mouvement

Danse finale

Nous voici aujourd’hui au 4ème et dernier mouvement de notre suite improvisée à l’Atelier des Bourdons. Un immense merci aux merveilleuses Marie-Christine Mazzola & Gaël Ascal pour nous avoir offert ce moment de création et de liberté, en toute amitié. Cette suite vous est intégralement dédiée les amies ! Merci également au public présent ce soir là, c’est vous, votre accueil bienveillant et votre écoute attentive, qui avez provoqué toute cette musique. Retrouvez le premier mouvement ici, le deuxième mouvement, le troisième mouvement de ce côté-ci, et l’intégrale ici-là. Petit détail : on n’a toujours pas de titre à vous proposer pour cette suite, on vous laisse encore une chance de nous aider, alors lâchez-vous une dernière fois à cette adresse : tienslevoicitontitrepourtasuitetunouslaissetranquilemaintenant@gromail.mail. Ne réfléchis pas trop non plus, après tout : si tu danses sur une musique sans titre, est-ce que ça change tes pas sur la piste ? Vous avez trois heures…

La lumière du soleil lui flattait les pieds de ses longs rubans. Les arbres s’agitaient, gesticulaient. Nous accueillons, semblait dire le monde ; nous acceptons, nous créons. Beauté, semblait dire le monde. Et comme pour le prouver (scientifiquement) de tout ce qu’il regardait, maisons, grilles, les antilopes qui tendaient le cou au-dessus des palissades, la beauté jaillissait immédiatement. Regarder une feuille frémir sous le souffle de l’air était une joie exquise. Haut dans le ciel, des hirondelles fondaient, viraient, se lançaient de tous côtés, tournaient en rond et encore en rond avec pourtant une maîtrise toujours parfaite comme si elles étaient retenues au bout d’élastiques ; et les mouches qui montaient et retombaient ; et le soleil qui désignait tantôt une feuille tantôt une autre, par moquerie, l’éblouissant d’or pâle par simple bonne humeur ; et parfois un carillon (c’était peut-être une voiture qui cornait) venait tinter divinement sur les brins d’herbe — tout cela, calme et raisonnable pour ainsi dire, formé finalement de choses ordinaires, était désormais la vérité ; la beauté était désormais la vérité. La beauté était partout.

Virginia Woolf
, Mrs Dalloway (1925)

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Abstract Painting
Vanessa Bell, 1914
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

21 avril 2023

Cher journal, je vole… Je VOLE !!! Furieusement sauvage, je virevolte, je suis aérienne, saltos, pirouettes, doubles-cabrioles, mes ailes me poussent au firmament de l’extase. J’esquisse, loin des spectres effrayés, des cercles de passions et d’amour. Un écho du futur me transperce le cœur et m’emplit de vigueur. L’espoir en moi est si grand que l’action ne me fait pas peur. Je ne suis pas seule, je suis multitude, je suis foule divine, Essaim & Nuée sublimes, quantité incommensurable, je suis une pure distillation de l’infinie empathie collective qui nous habite. Je viens d’un age prochain qui comprend enfin les forces tendres du présent révolu, la bienveillance commune, cachée par la foret de l’arbitraire et de l’insensible. Joie : demain sera juste, aujourd’hui sera réparé. Je suis un rêve.

L’invité de la semaine : WILDMIMI – On This Huge Square

Mimi sauvage pour toujours

Wildmimi est un invité spécial aujourd’hui puisque c’est tout le trio – Frédéric, Matthias & Sylvain – qui joue avec lui, après avoir déjà œuvré sur le magnifique album Rêves et Phantasmes d’une Chaussure Ordinaire sorti en 2011, toujours disponible dans les meilleures crèmeries. Wildmimi c’est l’extraordinaire Rémi Sciuto ♡ : chant, saxophones, flutes, clarinettes, claviers, composition, arrangements, textes & production, et bien plus encore ! Sur le titre du jour, la prodigieuse épopée fantastique On This Huge Square, il est entouré de Fred Pallem à la basse, Vincent Taeger à la batterie & à la réalisation, et Antonin Rayon aux claviers. C’est Etienne Meunier qui a enregistré, Bertrand Fresel qui a mixé, et Chab qui a masterisé ce nouveau disque merveilleux intitulé La Révolte des Couverts, que vous pouvez trouver ici. C’est parti pour le 7ème ciel en compagnie de l’ami Rémi. Si tu sais pas voler, bah t’as qu’à danser, c’est pareil ou presque, c’est aussi libre et pas si compliqué, détends-toi, Wildmimi est là…

Un long chemin vers la liberté

Avec l’émergence du capitalisme et des idéologies associées au néolibéralisme, il est devenu particulièrement important de mesurer les dangers de l’individualisme. Les luttes progressistes – qu’elles se concentrent sur le racisme , la répression policière, la pauvreté ou d’autres problématiques – sont vouées à l’échec sir elles ne dénoncent pas la mise en avant insidieuse de l’individualisme capitaliste. Même si Nelson Mandela a toujours dit que son œuvre était le fruit d’un travail collectif qu’il fallait mettre au crédit des hommes et des femmes qui luttaient à ses cotés, les médias ont tout fait pour le sacraliser et le présenter comme un héros. On a cherché, par un processus analogue, à dissocier Martin Luther King du grand nombre de femmes et d’hommes qui constituaient le cœur du mouvement pour les droits civiques. Il est essentiel de s’opposer à cette représentation de l’histoire qui se focalise sur l’action de quelques figures isolées : c’est la condition pour qu’on puisse prendre conscience aujourd’hui de notre propre force au sein d’une communauté de lutte toujours plus large.

Angela Davis
, Une lutte sans trêve, 2016

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

LA RÉVOLTE DES COUVERTS
Wildmimi, 2019
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

14 avril 2023

Cher journal, l’orage gronde dehors, et l’atmosphère est lourde. Il faudrait être bien insensible pour ne pas être affectée par cette moiteur, cette touffeur. Manifestement je suis perméable à l’atmosphère, à ses pressions, et c’est naturellement que je me laisse pénétrer par cette tiédeur épaisse. Alors je m’allonge, je laisse perler sur mon corps la sueur et l’écume, j’abandonne à mon esprit fantaisiste le plaisir de me posséder. Le temps se dilue, moi aussi. Le ruissellement délicat des gouttelettes dessine sur mes carreaux les rides de mon désir perçant. Le présent se fige dans un spasme éthéré. Le pluie commence à peine à s’agiter, la tempête n’a pas encore commencé. La nuit m’envahit imperceptiblement, l’aurore s’éloigne sous la pression des splendides ténèbres. Quelle soirée, quels délices !

L’éphéméride de la semaine : Victory

Délicieuse victoire

L’éphéméride du jour nous fait particulièrement plaisir : nous avons retrouvé dans nos annales un « one-shot » chanté par la merveilleuse Lou : Victory, tiré de l’album Dry de PJ Harvey. Enregistré au Ventre de la Baleine à l’automne 2010 par Gaétan Boudy, au cours d’une délicieuse rencontre chaperonnée par l’incroyable Mahut, un régal. Chanceux que vous êtes, Lou vous a préparé un petit « making-of » d’époque, brut et sensible, tout comme nous quoi ! Alors maintenant il ne te reste plus qu’à bouger la tête, les épaules, puis les hanches, et tout ce que tu peux, tout ce que tu veux, tant qu’il y a plaisir et consentement ! The temperature is high ? Come on boys, let’s push it hard…

Victory

I stumble in and in
You fit me with those angel wings
Send me gold, set me high
Set it up, I’m in the sky

The storm is gone
(And the storm is gone)
And the temperature’s high
(And the temperature’s high)
And delight is dining
(And delight is dining)
At my table

Till I think ha-ha-ha how lucky we are
Angel at my table, God in my car
Get it at sea, take a ship
I’d christen her ‘Victory’, she’d make it

Victory
Victory

Come on boys, let’s push it hard
You bump down, push your motor car
Come on boys, you’ve done us proud
You can sweat, dig, I’ll mop it right off your brow

Victory
Victory
Victory
Victory

Till the storm is gone
(Till the storm is gone)
And the temperature’s high
(And the temperature’s high)
And delight is dining
(And delight is dining)
At my table
Till the storm is gone
(Till the storm is gone)
And the temperature’s high
(And the temperature’s high)
And delight is dining
(And delight is dining)
At my table

PJ Harvey

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

La vidéo bonus de la semaine : Victory – making of
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

07 avril 2023

Cher journal, c’est le printemps et je suis allée fêter ça cet après-midi en manif’ avec les copines. Grosse ambiance, des pétards et beaucoup de fumée, on a fait des « pas de deux » avec les gardiens de la paix, on a joué à cache-cache avec de braves motards, on s’est toutes bien défoulées avec des slogans marrants, on a échangé des mots doux avec les agents de l’état, il faisait beau, c’était très sympa, que de l’amour… En vrai, pas si simple, pas si chouette, pas si dansant. Pas glop même. C’est dur ce constat de ne pas être entendues, de ne pas pouvoir agir sur notre destinée commune, amère cette sensation que ce n’est pas le peuple qui gouverne et qu’aucune reconnaissance ne consacre l’action pacifiste. La répression fait mal, les discours font mal, les décisions sont douloureuses et vont à l’encontre de nos intérêts évidents, contre l’intérêt général, au profit d’une minorité. Ce n’est pas ça la démocratie. C’est pas ça l’amour non plus.

L’avant-première de la semaine : What Is This Thing Called Love ?

C’est le printemps, les disques bourgeonnent !

Youpi, c’est aujourd’hui que sort en France le disque de Journal Intime & Jérémie Piazza : Playtime ! Disponible dès maintenant chez votre disquaire préféré (s’il ne l’a pas, c’est une erreur, insistez !) et sur vos plateformes de téléchargement légales (qui ne nous rapportent rien et qui nous ignorent largement mais que nous ne pouvons éviter d’arroser – on peut juste vous encourager à soutenir la création en achetant les disques ou en vous abonnant à notre Tipeee ♡). Après un premier titre éponyme, le télescopage Azy Brd, puis un troisième extrait Hinnorz – Chelsea Bridge, voici pour fêter ça un nouveau bout de ce nouveau disque : What Is This Thing Called Love, de Cole Porter, arrangé par Frédéric à partir d’une incroyable version live de l’incroyable Keith Jarrett, yeah ! Question existentielle & essentielle dans cette période de pénurie mondiale d’Amour… Pour célébrer la sortie du disque, on vous propose de se retrouver au Shed à Reims, chez nos amies de Jazzus, le 24 mai prochain, champagne si tu danses ! Allez, va porter la bonne parole : le disque du printemps est arrivé, parles-en autour de toi, tu feras des heureuxes 🙂

p.s. : immense MERCI à nos fidèles Tipeuses/eurs, c’est aussi grâce à vous que ce disque existe ! Vous allez en recevoir un exemplaire par la poste, un peu de patience, les envois sont en cours. 💝

PLAYTIME
Journal Intime & Jérémie Piazza, 2023

What Is This Sing Called Love ?

I was a humdrum person
leading a life apart
when love flew in through my window wide
and quickened my humdrum heart

love flew in through my window
I was so happy then
but after love had stayed a little while
love flew out again

what is this thing called love
this funny thing
called love
just who can solve its mystery
why should it make
a fool of me?

I saw you there
one wonderful day
you took my heart
and threw it away
thats why I ask the lord
in heaven above
what is this thing
called love?

what is this thing called love
this funny thing
called love
just who can solve its mystery
why should it make
a fool of me?

I saw you there
one wonderful day
you took my heart
and threw it away
thats why I ask the lord
in heaven above
what is this thing
called love?

Cole Porter

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Journal Intime & Jérémie Piazza
Poll Pebe Pueyrredon, 2019
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

31 mars 2023

Cher journal, je t’écris les yeux fermés devant la source tarie. Je pourrais cesser de t’écrire sur-le-champ, arrêter d’écrire, mais je sens que c’est crucial pour moi de m’accrocher. C’est une impitoyable douce lutte pour apprivoiser et solidifier les idées qui affluent voilées de silence. C’est une offrande que je me livre, qui m’affranchit des contraintes du réel, pour mieux l’investir. T’écrire c’est disparaitre sous le vernis intangible de la réalité, se glisser dans les émotions pour y trouver passions et imperfections, observer mes fêlures dans un miroir performant, c’est entrer dans une transe libérée de la domination des toutes-puissantes lois de l’espace-temps. C’est retrouver l’état du songe dans un moment conscient. C’est se mettre en rêve comme on se mettrait en grève. C’est ça, je suis en Rève…

L’inédit de la semaine : 3ème mouvement

3/?

Joie, L’Atelier des Bourdons est de retour ! Aujourd’hui : troisième mouvement de notre suite improvisée en public chez les toujours merveilleuses Marie-Christine Mazzola & Gaël Ascal ! Retrouvez le premier mouvement ici, le deuxième mouvement, et l’intégrale à venir ici-là. Le mois dernier on vous a proposé de nous aider à trouver un titre. Bon… D’abord merci pour vos messages, j’ai envie de dire que c’est l’intention qui compte, que le principal c’est de participer, que nul n’est tenu d’ignorer la loi, que c’est en forgeant qu’on devient fatigué bien avant 60 ans, que vous êtes très sympathiques avec vos farfelueries, et qu’on vous aime. Après, faut quand même vous citer, pour que celleux qui n’ont pas encore participé (il en reste, oui, des timides sûrement) prennent la mesure de ce qui nous attend tous :
« Flexueuses variations »
« De l’entéléchie vers l’epectase »
« Rayonnée d’âmes »
On a même eu « Etc… » dans les propositions ! Et encore, là on vous livre le haut du panier. Bref, on passe l’éponge, Bob, et on t’accorde un délai supplémentaire pour nous envoyer tes plus beaux titres à cette adresse : promisjevaisessayerdefairemieux@gromail.mail. C’est simple : tu écoutes, tu danses, tu nous écris, et si tu gagnes on t’offre 8 trimestres pour tes vieux jours. Dis-pas merci !

Dans la chaleur de la chambre, comme les fleurs ouvraient leurs pétales, elle ouvrait ses paupières. Et les roses qu’elle avait, et les regards qu’elle avait s’effeuillaient sur moi. Le soir obscurcissait ses traits et précisait ses prunelles. Elle, étonnée de son désir, et de nos corps insuffisamment dissemblables, hésitait penchée sur moi, comme celles qui ne savent pas. Et je lui appris la volupté des baisers silencieux, et l’étreinte des mains qui se cherchent dans la joie.

Natalie Clifford Barney, Je me souviens (1904)

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

At The Seaside — Self-portrait
Romaine Brooks, 1914
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

24 mars 2023

Cher journal, je viens de vivre une expérience vraiment étrange. J’ai décidé d’essayer un chat-bot pour m’aider à écrire une page de journal intime, mais cela n’a pas du tout fonctionné comme je le pensais. J’ai rapidement réalisé que le robot ne comprenait pas vraiment ce que je voulais dire. Il a commencé à me proposer des phrases toutes faites et des réponses préprogrammées, qui n’avaient rien à voir avec ce que je ressentais. J’ai essayé de lui expliquer que je voulais écrire quelque chose de personnel et de sincère, mais il ne semblait pas comprendre. Je me suis sentie frustrée et un peu trahie. J’avais l’impression de parler à une machine insensible, qui ne pouvait pas vraiment m’aider. Finalement, j’ai décidé d’abandonner l’idée du chat-bot et j’ai continué à écrire moi-même. Cela m’a pris plus de temps, mais j’ai finalement réussi à exprimer ce que je ressentais. Je suis reconnaissante d’avoir un endroit où je peux écrire mes pensées les plus intimes, sans avoir à me soucier de ce que les autres pensent. Je sais que je peux toujours compter sur toi, cher journal, pour m’aider à traverser les moments difficiles. En fin de compte, cette expérience m’a appris que rien ne peut remplacer la connexion humaine et l’empathie. Les machines peuvent être utiles, mais elles ne peuvent jamais remplacer la chaleur et la compassion d’un être humain.



Très fort cet automate !

L’invité de la semaine : KINO-SOUNDS – Cygnet Committee

Symposium de cygneaux

C’est le retour du groupe Kino-Sounds cette semaine (après TbPn le mois dernier), pour un second round inédit issu du nouveau disque à venir (le 30 juin 2023 sur Bandcamp exclusivement, on vous tiendra au courant ici-même bien sûr, stay tuned – et d’ici-là il aura peut-être même un nom ce disque !!!). Il s’agit de la chanson désenchantée de David Bowie : Cygnet Committee, interprétée par le génial Matthieu Metzger au bricolo-saxo-perso, sur un arrangement de Rémi Dumoulin. C’est donc toujours avec les magnifiques Didier Havet au sousaphone, Cedrick Bec à la batterie, Rémi Dumoulin au saxophone ténor & Sylvain Bardiau à la trompette. Et c’est le grand retour de David Bowie sur le blog, après une version érotico-décadente de Criminal World avec Yann Péchin. Ça se danse délicatement, amoureusement, seul ou en groupe, autour d’un feu de cheminée ou d’une poubelle qui brûle. L’idée c’est de t’envoyer de la tendresse en barre, parce que c’est pas les CRS qui le feront…
I still Believe in a State of Love 🖤

Spéciale dédicace à notre super-héros de la semaine
Rudolph ♡ et à ses Wonder-women ♡

Cygnet Committee

I bless you madly
Sadly as I tie my shoes
I love you badly
Just in time, at times, I guess
Because of you I need to rest
Because it’s you that sets the test

So much has gone
And little is new
And as the sparrow sings
Dawn chorus for
Someone else to hear
The Thinker sits alone growing older
And so bitter

I gave them life
I gave them all
They drained my very soul
…dry
I crushed my heart
To ease their pains
No thought for me remains there
Nothing can they spare
What of me?
Who praised their efforts
To be free?
Words of strength and care
And sympathy
I opened doors
That would have blocked their way
I braved their cause to guide
For little pay

I ravaged at my finance just for those
Those whose claims were steeped in peace, tranquility
Those who said a new world, new ways ever free
Those whose promises stretched in hope and grace for me

I bless you madly
Sadly as I tie my shoes
I love you badly
Just in time, at times, I guess
Because of you I need to rest
Because it’s you that sets the test

So much has gone
And little is new
And as the sunrise stream
Flickers on me
My friends talk
Of glory, untold dream, where all is God and God is just a word

« We had a friend, a talking man
Who spoke of many powers that he had
Not of the best of men, but ours

We used him
We let him use his powers
We let him fill our needs
Now We are strong

And the road is coming to its end
Now the damned have no time to make amends
No purse of token fortune stands in our way
The silent guns of love
Will blast the sky
We broke the ruptured structure built of age
Our weapons were the tongues of crying rage

Where money stood
We planted seeds of rebirth
And stabbed the backs of fathers
Sons of dirt

Infiltrated business cesspools
Hating through Our sleeves
Yeah, and We slit the Catholic throat
Stoned the poor
On slogans such as:

‘Wish You Could Hear’
‘Love Is All We Need’
Kick Out The Jams’
‘Kick Out Your Mother’
‘Cut Up Your Friend’
‘Screw Up Your Brother or He’ll Get You In the End’

‘And We Know the Flag of Love is from Above’
‘And We Can Force You to Be Free’
‘And We Can Force You to Believe' »

And I close my eyes and tighten up my brain
For I once read a book in which the lovers were slain
For they knew not the words of the Free States’ refrain
It said:
‘I believe in the Power of Good’
‘I Believe in the State of Love’
‘I Will Fight For the Right to be Right’
‘I Will Kill for the Good of the Fight for the Right to be Right’


And I open my eyes to look around
And I see a child laid slain
On the ground
As a love machine lumbers through desolation rows
Ploughing down man, woman, listening to its command
But not hearing anymore
Not hearing anymore
Just the shrieks from the old rich

And I want to believe
In the madness that calls ‘Now’
And I want to believe
That a light’s shining through
Somehow

And I want to believe
And you want to believe
And we want to believe
And we want to live
Oh, we want to live

We want to live
We want to live
We want to live
We want to live

I want to live
I want to live
I want to live

I want to live
I want to live
I want to live

Live
Live
Live

David Bowie

Je vous bénis follement,
Tristement comme je noue mes chaussures
Je t’aime mal,
Juste à temps, parfois, je suppose
A cause de toi, je dois me reposer
Parce que c’est toi
qui fixe le test
Tant de choses ont disparu
et peu sont nouvelles
Et comme le moineau chante
Pour l’aube
Quelqu’un d’autre à entendre
Le Penseur est assis seul en train de vieillir
Et si amer

« Je leur ai donné la vie
Je les ai tous donné
Ils drainés mon âme
…sec
J’ai écrasé mon coeur
pour soulager leurs douleurs
Aucune pensée pour moi n’en est sorti
Rien ne peut les épargner
Et moi ?
Qui a salué leurs efforts
d’être libre?
Mots de force et de soins
et de sympathie
J’ai ouvert les portes
qui aurait bloqué leur chemin
Je bravé Leur cause pour les guider,
pour un maigre salaire

J’ai ravagé mes finances juste pour eux
Ceux dont les demandes ont été plongés dans la paix, la tranquillité
Ceux qui ont dit un nouveau monde, de nouveaux chemins toujours libre
Ceux qui ont promis de s’étirer dans l’espérance et la grâce pour moi « 

Je vous bénis follement,
Tristement comme je noue mes chaussures
Je t’aime mal, Juste à temps,
parfois, je suppose
A cause de toi, je dois me reposer, oh oui
Parce que c’est toi
qui fixe le test

Tant de choses ont disparu
et peu sont nouvelles
Et comme le torrent du lever du soleil
Vacille sur moi,
Mes amis parlent
De la gloire, des rêve indicibles, où tout est Dieu et Dieu est juste un
mot

« Nous avons eu un ami, un homme parlant
Qui a parlé de nombreux pouvoirs qu’il avait
Pas le meilleur des hommes, mais le notre

Nous l’avons utilisé
Nous l’avons laissé utiliser ses pouvoirs
Nous l’avons laissé remplir nos besoins
Maintenant, nous sommes forts

Et la route arrive à sa fin
Maintenant, les damnés n’ont pas le temps de faire amende honorable
Aucune bourse de fortune se trouve sur notre chemin
Les canons silencieux de l’amour
feront exploser le ciel
Nous avons cassé la structure rompu construite de l’âge
Nos armes étaient les langues de la rage pleurante

Lorsque l’argent était là
Nous avons planté les graines de la renaissance
Et poignardé le dos des pères
fils de poussière

Infiltré des fosses d’aisances d’affaire
Détestant à travers nos manches
Oui, et nous avons égorgé les catholiques
Soûlé les pauvres
De slogans tels que

‘Si vous pouviez entendre’
‘L’amour est tout ce dont nous avons besoin’
« Jette Les Jams ‘
« Jette ta mère’
‘Hache ton ami’
‘Bousille ton frère ou Il t’aura à la fin’

Et nous savons que le drapeau de l’Amour vient d’en haut
Et nous pouvons vous forcer à être libre
Et nous pouvons vous forcer à croire « 

Et je ferme les yeux et renforce mon cerveau
Car une fois j’ai lu un livre dans lequel les amants ont été tués
Car ils ne savaient pas les paroles du refrain des États Libres
Ça disait:
« Je crois en la puissance du bien
Je crois dans l’État de l’Amour
Je vais lutter pour le droit d’avoir raison
Je tuerai pour le bien de la lutte pour le droit d’avoir
raison »

Et j’ouvre les yeux pour regarder autour
Et je vois un enfant jeté morts
par terre
Comme une machine d’amour se traînant à travers des rangées de désolation
Labourant homme, femme, qui écoutent ses commandements
Mais qui n’entendent plus maintenant
Qui n’entendent plus maintenant
Que les cris des vieux riches

Et je veux croire
Dans la folie qu’ils appellent ‘Maintenant’
Et je veux croire
Qu’une lumière brille à travers
D’une manière ou d’une autre

Et je veux croire
Et vous voulez croire
Et nous voulons croire
Et Nous voulons vivre
Oh, nous voulons vivre

Nous voulons vivre
je veux vivre


Traduction chelou par Gloogloo

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Computer’s Cygnet Committee
Anonyme inédit, XXIème siècle
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.

17 mars 2023

Cher journal, comme d’habitude en hiver, je retourne en enfance chaque nuit, et mes songes m’imprègnent du passé. Au réveil, confuse, il me faut un long temps d’intense concentration pour retrouver ma place au présent. Ces nuits sont le reflet d’une mémoire imparfaite par leurs souvenirs fanés. Les lieux se brouillent, les visages s’esquissent dans une déliquescence prématurée, au point de fusionner dans une hybridation confuse. Deviner qui se cache derrière ces amalgames autobiographiques relèverait de l’épreuve insurmontable sans l’aide précieuse des émotions persistantes. Car ce sont bien elles qui me reconnectent dans le rêve comme dans la réalité – deux fictions juxtaposées, le réel se raconte au passé, le présent est inaccessible à l’observation. C’est émue que je suis à nouveau guide de ma trajectoire, que je peux parcourir librement mes états et naviguer par delà éther & biosphère, à la rencontre de ces points de passage sensibles, les connections émotives. C’est là que, souvent, nécessairement, je la retrouve, maman.

L’éphéméride de la semaine : Angel

Les lèvres en feu !

Nouvel éphéméride retrouvé dans nos annales, retour sur le disque Lips On Fire, sorti en 2011 sur le Label Ouïe, avec les fabuleux Rodolphe Burger à la guitare & au chant, et Denis Charolles à la batterie. Enregistré lui aussi par le fidèle Guillaume Dulac, ce disque est entièrement composé par Jimi Hendrix ! On a fait des dérangements maison en essayant de garder l’esprit frondeur de Jimi (oui, on l’appelle Jimi !), avec une grosse recherche autours des timbres et des sons, tout en restant sur nos instruments acoustiques. Aujourd’hui on vous propose d’écouter Angel, chanson posthume de Hendrix, dédiée à sa maman Lucille dont la vision onirique le hantait depuis sa jeunesse. Alors on embarque sur les épaules de ce doux ange pour un slow délicatement caverneux que l’on danse avec sa mère, chacun la sienne. Spéciale dédicace à toutes les mamans du monde ! ♡

Angel

Angel came down from heaven yesterday
She stayed with me
Just long enough to rescue me
And she told me a story yesterday
About the sweet love between
The moon and the deep blue sea
And then she spread her wings high over me
She said she is going to come back tomorrow

And I said, « Fly on, my sweet angel
Fly on through the sky
Fly on my sweet angel
Tomorrow I’m going to be by your side »

Sure enough this morning came unto me
Silver wings silhouetted against the child’s sunrise
And my angel she said unto me
« Today is the day for you to rise
Take my hand, you are going to be my man
You are going to rise »
And then she took me high over yonder

And I said, « Fly on, my sweet angel
Fly on through the sky
Fly on my sweet angel
Forever I will be by your side »

Jimi Hendrix

Un Ange est descendu du Paradis hier,
(Elle) est restée juste assez longtemps
Pour me sauver…
Et elle m’a raconté une histoire hier ;
A propos du doux amour
Entre la lune et le bleu profond de la mer.
Ensuite elle étendit ses ailes bien au dessus de moi,
Elle dit : « Je reviendrai te voir demain… »

Alors j’ai dit « Vole mon Doux Ange,
Vole parmi les cieux.
Vole, mon Doux Ange.
Demain je serai à tes cotés… »

Effectivement ce matin vinrent à moi
(Des) ailes d’argent découpées sur l’aube de l’enfant

Et mon Ange me dit,
« Aujourd’hui est le jour de ton ascension
Prends ma main, tu vas être mon Homme

Tu vas t’élever »
Et elle m’emmena loin là-bas…

Alors j’ai dit « Vole mon doux Ange,
Vole parmi les cieux.
Vole mon Doux Ange.
Demain je serai à tes cotés… « 

Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

LIPS ON FIRE
Journal Intime, 2011
ENORME merci aux Tipeuses/eurs de cette semaine :
Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.