Cher journal, qu’il est difficile de t’écrire encore ce soir… Mes pensées se télescopent, et mon humeur est si changeante. J’ai plutôt bon moral, je sens que l’ambiance est à la fête ici. J’ai bien l’impression qu’on va danser jusqu’à l’été, et que ça va faire du bien, y’a qu’à choisir la bonne playlist. Mais parfois une vague me soulève le cœur, et je suis envahie d’une révolte infinie contre la bêtise et l’injustice. Et souvent ces deux états, l’euphorie et l’affliction, m’habitent simultanément. Ça donne comme un goût amer à la fête, mais ça met de la joie dans les combats, et finalement c’est ça qu’est bien ! Allez, je mets mes plus belles sapes et je vais retrouver mes amies au soleil pour une »danse de la lutte », enragée et vigoureuse !
L’autre Bantou de l’autre capitale…
Attention, veuillez faire une ovation pour le retour de notre invité magistral, le merveilleux ♡ Fabe Beaurel Bambi ♡ aux djembé & percussions ! Nous entrons en résidence pour finaliser un répertoire bien dansant et festif, et bonne nouvelle, vous allez bientôt pouvoir guincher avec nous [joie indescriptible]. Tout d’abord devant votre ordinateur, avec le son à fond, grâce au festival en ligne Pointe-Noire en Scène du 19 au 21 Juin 2021. Et puis vous allez venir nombreux, très nombreux, au concert le 17 juillet prochain, devant le théâtre de Montreuil. Tous les renseignements sur notre site www.triojournalintime.com. Mais avant tout, petite mise en jambe avec cette version en quartet du Comité bantou des Bantous de la Capitale, rien que ça…
Ce Congo-là
Ce Congo-là
Des mil villas
Des mil viols
Des vols et des dols
Des scandales à perpette
Des limousines mal famées
Des jeeps aux vitres fumées
Pour partouzes filmées
En toute impunité
Sur des routes éventrées
En toute modernité
Ce Congo-là
Des dollars souillés
Des télés soulées
Des églises lubriques
Avec des dieux bavards
Au appétits effroyables
Aux spectacles enfants admis
Ce Congo-là
J’en suis lasse
Je m’en balance
Qu’il disparaisse
Ce Congo-là
N’est pas le mien
Mon Congo à moi
Il est dans les champs
Que remuent nos mères
Il est sur les sentiers de chasse
Que pistent nos pères
Dans les cartables avides
Des écoliers têtus qui
Sans bourse et panse vide
S’obstinent à compter et lire
Pour des lendemains incertains
Alors que certains les saignent
Mon Congo à moi
Le Congo de Kimpa Vita De Chebeya et d’Anuarite
De Uhuru et de Kimpwanza
De Kimbangu et de Lumumba
Le Congo des sangs versés
Des sueurs sur des fronts redressés
Le Congo crânement debout
Debout et fier et vaillant
Le Congo des hommes libres
Le Congo des femmes libérées
Le Congo des Congolais !
NGALYA DJUNGU URSULE DOUCE, Qu’attendez-vous qu’on vous dise encore ?
Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

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