Cher journal, le soleil cet après-midi me caressait lascivement les pommettes de ses rayons de velours. Quel plaisir cette douceur. L’étreinte solaire me fait toujours plus d’effet chaque jour, le miel de son baiser se bonifie aux crépuscules. Son absence hivernale renforce le délice de nos retrouvailles, et mon cœur s’embrase à la perspective des nos futures embrassades. Les jours absents sont harmonieusement tristesse et promesse, interstices de solitude. Je vis mécaniquement ces journées sans soleil, étrangement habitée de renoncements et d’espoirs. Quand enfin les nuages s’estompent, que tu éventres l’azur de tes flux ardents, c’est tout mon corps qui vibre de tes saillies, et, face à toi, nue et offerte, je m’abandonne à ta nature incandescente dans une extase stellaire. Amie, tu es mon soleil.
Danse finale
Nous voici aujourd’hui au 4ème et dernier mouvement de notre suite improvisée à l’Atelier des Bourdons. Un immense merci aux merveilleuses Marie-Christine Mazzola & Gaël Ascal pour nous avoir offert ce moment de création et de liberté, en toute amitié. Cette suite vous est intégralement dédiée les amies ! Merci également au public présent ce soir là, c’est vous, votre accueil bienveillant et votre écoute attentive, qui avez provoqué toute cette musique. Retrouvez le premier mouvement ici, le deuxième mouvement là, le troisième mouvement de ce côté-ci, et l’intégrale ici-là. Petit détail : on n’a toujours pas de titre à vous proposer pour cette suite, on vous laisse encore une chance de nous aider, alors lâchez-vous une dernière fois à cette adresse : tienslevoicitontitrepourtasuitetunouslaissetranquilemaintenant@gromail.mail. Ne réfléchis pas trop non plus, après tout : si tu danses sur une musique sans titre, est-ce que ça change tes pas sur la piste ? Vous avez trois heures…
La lumière du soleil lui flattait les pieds de ses longs rubans. Les arbres s’agitaient, gesticulaient. Nous accueillons, semblait dire le monde ; nous acceptons, nous créons. Beauté, semblait dire le monde. Et comme pour le prouver (scientifiquement) de tout ce qu’il regardait, maisons, grilles, les antilopes qui tendaient le cou au-dessus des palissades, la beauté jaillissait immédiatement. Regarder une feuille frémir sous le souffle de l’air était une joie exquise. Haut dans le ciel, des hirondelles fondaient, viraient, se lançaient de tous côtés, tournaient en rond et encore en rond avec pourtant une maîtrise toujours parfaite comme si elles étaient retenues au bout d’élastiques ; et les mouches qui montaient et retombaient ; et le soleil qui désignait tantôt une feuille tantôt une autre, par moquerie, l’éblouissant d’or pâle par simple bonne humeur ; et parfois un carillon (c’était peut-être une voiture qui cornait) venait tinter divinement sur les brins d’herbe — tout cela, calme et raisonnable pour ainsi dire, formé finalement de choses ordinaires, était désormais la vérité ; la beauté était désormais la vérité. La beauté était partout.
Virginia Woolf, Mrs Dalloway (1925)
Gros bisous,
Frédéric, Matthias & Sylvain.

Vanessa Bell, 1914

Marionette & ses moutons, Anouck & Nicolas, Odile & Christian, Gilles & Dominique, Claude & Cédric, Didier, Kali, Céline & José, Geneviève & Laurent, Lydie & Jean-Georges, Anne & François, Catherine & Daniel, Anne-Laure, Maarite & Charles, Jeanloulou, Anja, Estelle & Antoine, Nathalie & Fabien, Sufei, Isabelle & Olivier.
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